Rachida Dati revient en soldat électoral de l'UMP

Deux mois de silence et un retour médiatique minutieusement préparé. En un week-end, Rachida Dati est apparue partout. À la une des journaux, au « 20 heures » de France 2 et, samedi matin, sur la scène du meeting UMP organisé à Maisons-Alfort pour le lancement de la campagne des européennes en Île-de-France. Sourire de rigueur et « engagement » affirmé. « On ne peut pas dire que j'y aille contre mon gr頻, a assuré la garde des Sceaux, numéro deux de la liste menée par Michel Barnier. « Quand on est responsable politique, la responsabilité, elle n'est pas uniquement en tant que ministre, elle est aussi de se confronter au suffrage universel. »porte de sortieDans une interview au « Journal du dimanche », Rachida Dati laisse toutefois deviner que les négociations ont été âpres à l'Élysée après la naissance de sa fille Zohra, début janvier. « En sortant de la maternité, j'ai rencontré Nicolas Sarkozy et nous avons parlé ensemble de mon avenir. Il m'a convaincue que l'engagement politique se vivait sous différentes formes. » Déjà plus qu'irrité par le refus de Rama Yade de s'engager dans la bataille européenne, le chef de l'État n'aurait pas accepté une autre fronde venant d'une de ses « protégées ». De plus, Nicolas Sarkozy cherchait depuis plusieurs semaines une porte de sortie pour la garde des Sceaux, dont l'action place Vendôme a suscité l'irritation des professionnels de la justice, mais aussi de certains responsables de la majorité. Samedi soir, sur France 2, Rachida Dati a souligné que le chef de l'État lui avait « fait confiance » en la nommant à la tête d'un « ministère régalien, important, et très difficile à réformer ». « Deux ans après, il ne regrette pas son choix, il le reconnaît lui-même?: la mission a été accomplie », a-t-elle insisté en précisant qu'elle ne quitterait sans doute son ministère qu'une fois élue au Parlement européen. Elle a affirmé avoir mené à bien « trente réformes en vingt-quatre mois ». La dernière en date, la loi pénitentiaire, lui a valu un camouflet vendredi : les sénateurs ont voté à l'unanimité, contre l'avis du gouvernement, le principe de la détention en cellule individuelle. Le gouvernement prévoyait en effet la possibilité de cellules collectives pour répondre aux problèmes posés par la surpopulation carcérale. À Maisons-Alfort, samedi, Rachida Dati a été saluée par Xavier Bertrand, qui a lui-même quitté le gouvernement pour diriger l'UMP. Il a vanté « un choix courageux ». Dans la salle, certains militants s'inquiétaient toutefois de l'impact que pourrait avoir l'image « négative » de la garde des Sceaux sur les résultats du 7 juin. Rachida Dati continue pourtant de bénéficier d'un socle de popularité dans les sondages. Qu'elle espère bien cultiver avec sa nouvelle image européenne. Michel Barnier, général en chef de l'UMP pour la campagne, a estimé samedi que le principal danger demeurait l'abstention. Aux européennes de 2004, le taux d'abstention avait atteint un record de 57,5 %. Aujourd'hui, l'UMP est créditée de 26 % des intentions de vote. Mais le parti de Nicolas Sarkozy va devoir faire campagne dans un contexte assombri par la crise.
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