L'Indonésie élit ses députés dans un climat apaisé

Alors qu'elle organise aujourd'hui ses élections législatives, les troisièmes depuis la fin de la dictature Suharto en 1998, l'Indonésie jouit à présent d'une image redorée. Le Parti démocrate (PD), la formation politique de l'actuel président, Susilo Bambang Yudhonoyo, a replacé le pays sur la voie de la démocratie et de la croissance (6,1 % l'an passé). Et les électeurs (171 millions au total) ont de bonnes raisons d'en savoir gré à leur dirigeant au moment de choisir entre les 800.000 candidats partis à la conquête des 560 sièges que compte la Chambre basse indonésienne (DPR).Il y a peine plus de dix ans, cet archipel (17.000 îles) avait littéralement implosé sous l'effet de la crise financière qui s'était abattue sur l'Asie, ouvrant une ère trouble marquée par la montée du terrorisme dans le pays musulman le plus nombreux du monde. Or, depuis trois ans, la sécurité s'améliore. Et le risque fondamentaliste semble tenu en respect.économie dépendanteLe Parti démocrate peut espérer une percée au Parlement, certains évoquant un doublement du nombre de ses sièges à au moins 20 %. Un tel score aiderait Yudhoyono à s'affranchir du carcan politique imposée par la coalition actuelle avec le Golkar (parti dominant à l'époque de la dictature). Une marge de man?uvre plus grande lui permettrait d'accélérer les réformes économiques dans le contexte de la crise, même si le risque récession n'est pas en vue. Yudhoyono pourrait ainsi rapidement mettre en ?uvre l'extension de son plan de relance économique (6,2 milliards de dollars) et poursuivre ses réformes. « Il manque encore au pays une stratégie de moyen terme pour faire évoluer son économie aujourd'hui trop dépendante de l'exportation des matières premières et dont la production industrielle reste peu sophistiquée », analyse Delphine Cavalier, économiste à BNP Paribas. Une des clés réside dans l'amélioration du climat d'investissement. « Une première loi votée en 2007 a rétabli plus d'égalité entre les investisseurs indonésiens et étrangers », poursuit cette spécialiste. Mais l'essentiel du chantier est encore devant Yudhoyono qui briguera sans doute un nouveau mandat lors de la présidentielle de juillet. n af
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