La Russie verrouille la cotation de ses entreprises à l'étranger

Il est toujours plus facile d'interdire que d'attirer? Suivant cette logique autoritaire, le Service fédéral pour les marchés financiers a publié la semaine dernière son projet dit de « limitation des certificats de dépôts » utilisés par les sociétés russes pour lever des fonds sur les Bourses étrangères. Effectif à partir de l'automne prochain (la date exacte n'a pas été révélée), le paquet de lois réduit considérablement, de 30 % aujourd'hui à 5 % demain, le volume des placements à l'étranger dans le but de développer l'activité et les volumes de transactions sur la place de Moscou.« Ce type de mesures limitatives est généralement mal perçu par les investisseurs, commente Gilles Walter, partenaire à la banque d'investissement Camden Partners à Moscou. Mais cette mesure est prise dans un contexte où l'attention des étrangers est focalisée sur des problèmes bien plus urgents. On n'attend pas d'introductions en Bourse significatives dans les prochains mois. »Entre 2003 et 2007, les grands groupes russes sont allés lever des dizaines de milliards de dollars, de préférence sur le London Stock Exchange, afin de pouvoir puiser dans les poches profondes des grands fonds internationaux. Il s'agit aussi bien de groupes contrôlés par l'État russe comme Rosneft, Gazprom et VTB que de groupes privés comme MTS, Vimpelcom, Norilsk Nickel, Severstal, Evraz, NLMK et Sistema. La préférence marquée pour Londres par rapport à New York s'explique par les contraintes de transparence financière bien supérieures sur le Nyse que sur le LSE.Le Kremlin veut faire de Moscou la place directrice pour les grandes valeurs russes, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Les investisseurs étrangers dominent largement les échanges sur les titres russes, que ce soit d'ailleurs à Londres ou à Moscou. Toutefois, un grand nombre de fonds internationaux (de pension et institutionnels) ne disposent pas des autorisations nécessaires pour négocier sur la Bourse russe. Du coup, la place de Moscou est laissée aux mains des plus spéculateurs et la faiblesse relative du volume des échanges accentue encore la volatilité parfois extrême des cours. La tendance s'est encore accentuée depuis la crise, qui a provoqué le départ massif des investisseurs étrangers du marché local. nLe Kremlin veut faire de Moscou la place directrice pour les grandes valeurs russes.
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