La crise fait chuter le moral des Français à un niveau historique

Au fond du trou ! Spectateurs passifs et attentifs de la débâcle financière, les Français broient du noir. En chute libre depuis juin 2007, au lendemain de l'élection de Nicolas Sarkozy, le moral des ménages mesuré par le baromètre BVA-BFM-La Tribune-The Phone House est à nouveau orienté à la baisse en octobre, touchant un plus-bas historique à - 56. Le léger sursaut observé en septembre n'aura donc pas fait long feu.Selon ce baromètre, qui évolue depuis un an symétriquement à l'indicateur de confiance calculé par l'Insee, 83 % des Français se sentent depuis ces dernières semaines " moins confiants " sur l'avenir de la situation économique du pays. Certes, quelques irréductibles optimistes se déclarent " plus confiants ", mais ils ne représentent que 11 % du panel. En baisse de deux points par rapport à septembre, l'indice de confiance macroéconomique s'élève à - 72, ce qui constitue un plancher historique depuis décembre 2006, date de création de ce baromètre.Principale différence avec la situation observée en septembre, cette dégradation " macro " du moral des ménages s'accompagne d'une détérioration assez forte des perceptions " micro " sur la situation économique comme sur le pouvoir d'achat, l'indicateur global microéconomique, frôlant à - 39 son plancher record (- 40). Précisément, 64 % des Français interrogés se déclarent moins confiants sur l'avenir de leur situation économique personnelle et 77 % sur l'avenir de leur propre pouvoir d'achat.L'action du gouvernement rassure-elle l'opinion ? Malheureusement non, l'immense majorité des Français (59 %) estimant que celle-ci ne change rien à la situation économique du pays. " Pire encore, ceux qui estiment qu'elle a une incidence sont plus de deux fois plus nombreux à juger que celle-ci aggrave la situation plutôt qu'elle ne l'améliore [25 % contre 11 %] ", observe Gaël Sliman, le directeur de BVA opinion.UNE NOTE D'OPTIMISMECette défiance a néanmoins quelques limites. En effet, les personnes interrogées estiment très majoritairement que la crise économique sera moins forte en France qu'ailleurs (57 %). Il faut toutefois noter que ce sondage a été réalisé avant la publication des dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI) qui anticipent une croissance de 0,8 % en 2008 en France et de 0,2 % en 2009.Autre note d'optimisme, les Français ne craignent pas une faillite de leur propre banque (84 % contre 9 %). Cette confiance est peut-être - mais ce n'est évidemment pas la seule explication - le signe d'un impact bien réel de la parole politique, " le président et le Premier ministre ayant martelé qu'ils garantiraient l'épargne des Français ", avance Gaël Sliman. Un sentiment sans doute renforcé par l'absence, pour l'instant, de faillite retentissante d'acteurs bancaires nationaux, exception faite du franco-belge Dexia.Un numéro vert pour les PMEHier, Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, a annoncé la mise en place d'un numéro vert (0810.001.210) permettant aux PME d'obtenir toutes les informations sur les prêts et les garanties à leur disposition. Il sera opérationnel demain. La ministre a également signé une circulaire avec les Directions régionales de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (Drire), pour que les PME trouvent dans chacune d'entre elles un " parrain " qui les aide à naviguer dans la jungle des soutiens.
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