Le couple franco-britannique met la pression sur l'Allemagne

Angela Merkel, vilain petit canard de l'Europe ? Lors d'un mini-sommet à Londres intitulé « Global Europe », Nicolas Sarkozy, Gordon Brown et José Manuel Barroso se sont rencontrés hier pour parler de relance économique « coordonnée ». Mais c'est l'absence d'Angela Merkel qui a été la plus remarquée.La rencontre s'est préparée dans l'urgence la semaine dernière. Officiellement, il s'agissait avant tout d'une rencontre du président français (en tant que président du Conseil européen), de son homologue britannique et du président de la Commission européenne avec quelques grands patrons des deux côtés de la Manche : Lashkmi Mittal, Carlos Ghosn (Renault), Louis Gallois (SNCF), Christophe de Margerie (Total)?Mais la réunion a été précédée pendant une heure d'une réunion de travail tripartite entre Nicolas Sarkozy, Gordon Brown et José Manuel Barosso. Les deux premiers ont déjà présenté leur plan de relance, d'une ampleur comparable, avec environ 25 milliards d'euros chacun. Le troisième présente actuellement un plan de relance collectif européen. Pendant ce temps-là, Angela Merkel freine des quatre fers.« rencontre bilatérale »Officiellement, le gouvernement allemand ne voit dans la rencontre de Gordon Brown et Nicolas Sarkozy qu'une « rencontre bilatérale normale ». « Il n'y a aucune raison de s'en irriter », ajoute-t-on. Mais nul n'est dupe outre-Rhin sur la volonté d'isoler Angela Merkel. La présence de José Manuel Barroso en particulier a bien du mal à passer. Le député européen Elmar Brok, du parti d'Angela Merkel, a ainsi mis en garde le président de la Commission européenne qui « doit faire attention à ne pas perdre de vue les intérêts communs ».Le président de la commission tentait d'arrondir les angles hier. « Ce serait une erreur de présenter un plan de relance sans l'Allemagne, explique-t-il. Je suis sûr que l'Allemagne sera au rendez-vous européen. » « Nous faisons la même analyse avec Angela Merkel, à savoir que la crise est sérieuse et que la relance est nécessaire », ajoute le président français, qui précise que les solutions face à la crise actuelle sont nécessairement compliquées : « L'Europe, c'est 25 [sic] pays. Nous faisons face à une crise qui ne ressemble à aucune autre. Il faut donc imaginer une nouvelle solution. »désaccordMais Angela Merkel est sous pression. Dimanche, Nicolas Sarkozy, Gordon Brown et José Manuel Barroso l'ont chacun appelée tour à tour. La profondeur du désaccord est devenue évidente quand Gordon Brown a répété à nouveau hier que « l'efficacité du stimulus fiscal dépend du degré de coordination internationale ».Par ailleurs, les leaders français et britannique et le président de la commission ont discuté de possibles solutions de relais de croissance pour l'après-crise. Ils ont particulièrement mis en avant trois pistes : les investissements dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, les nouvelles technologies et un effort sur la formation. n
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