Le cuivre frémit au Shanghai Metal Exchange

Sur le Shanghai Metal Exchange, la tonne de cuivre s'est senti pousser des ailes ces deux dernières séances. Les cours du contrat pour le mois de mars ont en effet bondi de plus de 3 %, la limite maximale autorisée. Et depuis son plus-bas fin décembre, la tonne de cuivre affiche un rebond de plus de 30 %. Ce qui pousse nombre d'intervenants du marché du cuivre à espérer que le marché a touché le fond, comme certains indicateurs semblent le manifester. Les stocks du London Metal Exchange ont légèrement diminué sur la première semaine de février, pour la première fois en deux mois. Et le numéro un du cuivre, le chilien Codelco, vient d'annoncer qu'il accélérait le développement d'une énorme mine de cuivre, Andina, qui produit aussi du molybdène (utilisé dans les téléphones portables). à 3.540 dollars hier la tonne à Londres, les prix du cuivre sont revenus dans un couloir décent : la plupart des fabricants réalisent un bénéfice, même modeste, avec un tel prix. Même s'« il faut peu de chose pour tirer le marché vers le haut », estime Gayle Berry, chez Barclays Capital, tant la tonne de cuivre reste à un niveau historiquement faible par rapport à l'évolution des coûts de production. tripler les stocksDans ce contexte, la rumeur du retour sur le marché du cuivre du gouvernement chinois, par le biais de son bras armé sur les marchés, le State Reserve Bureau (SRB), a eu un fort impact. Dans le cadre du plan de relance chinois, le SRB aurait pour objectif de tripler ses stocks de cuivre afin d'en détenir 1 million de tonnes. Un montant énorme si on le rapporte à la production annuelle du Chili, numéro un du secteur avec près de 6 millions de tonnes produites en 2007. Les cours du métal rouge, principalement utilisé dans la construction et les infrastructures, affichent une forte proximité avec les actions chinoises. La moindre activité économique de l'empire du Milieu se traduit en effet par un regain de la demande de cuivre, tant les infrastructures restent primordiales dans le développement du pays. Il est toutefois un peu tôt pour conclure à un redémarrage de la croissance économique chinoise qui serait reflété par le cuivre. Selon un trader londonien, les dernières évolutions de la tonne de cuivre doivent être considérées avec précaution, tant « les arbitrages entre le London Metal Exchange et le Shanghai restent un facteur primordial dans l'accélération des transactions ». Les prix du cuivre en Chine restent plus élevés qu'à Londres, même si l'on ajoute la TVA de 17 % imposée par l'État chinois. Les traders achètent donc à Londres et revendent à Shanghai, pour encaisser la différence de prix qui subsiste entre les deux places, soit un peu plus de 100 yuan. Aline Robert
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