Tokyo détaille son nouveau programme

Fort de sa longue expérience en matière de relance tout au long de la décennie 1990, Tokyo a révélé hier le chiffre précis des dernières mesures proposées par le Parti libéral démocrate (PLD), la formation au pouvoir, lesquelles viennent s'ajouter aux trois plans déjà annoncés depuis août. Elles représenteront un effort de 154 milliards de dollars, soit environ 3 % du PIB nippon, au-delà des spéculations de ces derniers jours. Au total, les mesures prises par l'archipel pour sauver son économie représentent désormais plus de 230 milliards de dollars. Même si une partie de ces efforts prendront la forme de réductions fiscales, les montants envisagés vont bien au-delà des 2 % recommandés par le directeur général du Fonds monétaire international (2 %). contraction du PIB de 6,6 %Il est vrai que la conjoncture économique, affectée par la chute des exportations, impose des mesures fortes. Le conseil de la banque centrale pourrait réviser en hausse fin avril l'ampleur de la récession en 2008, actuellement estimée à 2 %. Et pour 2009, l'horizon s'obscurcit, l'OCDE tablant sur une contraction de 6,6 % du PIB, même si les commandes de machines se sont redressées pour la première fois en cinq mois en février (1,4 %).Initiateur de cet activisme budgétaire, le Premier ministre, Taro Aso, veut soutenir cinq objectifs : financement des filets de sécurité sociale pour les travailleurs à temps partiel ; soutien aux entreprises ; coup de pouce à la production d'énergie solaire ; amélioration des services de santé et enfin aide aux autorités locales. « Dans les trois années à venir, nous voulons propulser la demande de 40.000 à 60.000 milliards de yens [400 à 600 milliards de dollars] et créer 1,4 à 2 millions d'emplois », a-t-il expliqué. À l'horizon 2020, il entend donner une impulsion aux énergies renouvelables qui devront représenter « 20 % de la consommation énergétique du pays ». Ces ambitions restent suspendues au bon vouloir du Parlement, qui doit se prononcer sur la rallonge budgétaire envisagée. Certains élus auront beau jeu de rappeler que la dette du Japon atteindra 197 % du PIB l'an prochain.Mais l'approche des élections d'ici à septembre ne laisse guère le choix à Taro Aso, qui stagne dans les sondages. Les ennuis judiciaires d'un proche de son principal opposant, Ichiro Ozawa, numéro un du Parti démocratique du Japon, lui redonne un petit espoir de parvenir à éviter le naufrage de son parti, le PLD.Laurent Chemineau
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