Les pays émergents en désaccord sur le climat

La gouvernance mondiale conjointe par les pays industrialisés (G8) et les grands pays émergents s'annonce délicate. Alors que le « format » d'un directoire mondial des huit pays industrialisés lancé dans les années 1970, le G7 puis G8, est en passe d'être substitué par le G20 ? soit le G8 élargi aux principaux pays émergents ?, les compromis dans ce cadre s'annoncent difficiles. Si les pays du G5 (Chine, Inde, Afrique du Sud, Brésil et Mexique) ont réclamé hier « une nouvelle gouvernance globale basée sur le multilatéralisme », les avancées enregistrées au cours de cette deuxième journée du sommet du G8 de L'Aquila, consacrée au réchauffement climatique ou aux négociations commerciales dans le cadre du cycle de Doha, sont restées bien maigres. Européens, Américains et Japonais avaient pourtant exhorté la veille « les principaux pays émergents à prendre des mesures quantifiables pour faire passer collectivement le niveau de leurs émissions [de CO2, Ndlr] en dessous du niveau actuel d'ici une année précise ». Un appel vain, car le Forum des économies majeures, regroupant les membres du G8 et la Chine, l'Inde, le Mexique, le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Égypte, la Corée du Sud, l'Indonésie et l'Australie, n'est parvenu qu'au plus petit dénominateur commun sur le climat : « L'augmentation de la température moyenne mondiale au-dessus du niveau préindustriel ne doit pas dépasser 2 degrés. » Les pays du G8 n'ont pas arraché aux émergents, réunis autour de la Chine et de l'Inde notamment, l'objectif d'une réduction d'au moins 50 % des émissions mondiales de CO2 d'ici à 2050. Doha débloquéPour motiver ce refus, les organisations non gouvernementales de défense de l'environnement et les pays émergents prennent prétexte de l'absence d'engagement des pays du G8 de déjà réduire leurs propres émissions de 40 % d'ici à 2020. En revanche, le G8 et les pays émergents font miroiter un accord sur les négociations commerciales de Doha dès l'an prochain. Ils ont d'ailleurs programmé une réunion de négociations avant le sommet de Pittsburgh du G20 les 24 et 25 septembre aux États-Unis. Frank Paul Weber, à L'Aquila
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