Air France peine à financer ses A380

Le premier des douze Airbus A380 commandés par Air France sera en principe livré mi-octobre 2009. Le deuxième en novembre. Le troisième en janvier 2010. Les autres s'étaleront jusqu'à 2012 malgré un décalage des sixième et septième exemplaires. Malgré la précision de ce calendrier, le financement des premiers appareils (au prix catalogue de 327 millions de dollars pièce) reste incertain. « Nous rencontrons un problème de financement de ces avions », admet-on chez Air France. Les grands loueurs comme ILFC ou Gecas, qui, après le 11 septembre 2001, avaient pris à leur charge les commandes d'avions d'un grand nombre de compagnies pour ensuite les leur relouer, n'ont pas reitéré cette pratique à cause de la faiblesse du système financier. En outre, les compagnies pâtissent des réticences des banques à accorder des crédits de longue durée. Pis, pour Air France : elle ne peut bénéficier des 5 milliards d'euros injectés par l'État français dans le circuit bancaire, destinés aux crédits export pour les clients d'Airbus. « Les compagnies de la même nationalité que celles des constructeurs sont inéligibles », regrette-t-on chez Air France. Egalement dans zone «Airbus», les transporteurs allemands et britanniques sont dans ce même cas (mais pas KLM). Néanmoins, Air France ne désespère pas de profiter d'une manière ou d'une autre du soutien de l'État aux banques pour financer ses A380 : « Nous ne demandons pas de crédit à l'export mais des garanties du gouvernement. ». Sauf si les banques acceptaient de financer les avions. Ce dont ne doute pas un banquier : « Nous avons toujours de l'argent pour Air France. » La compagnie a besoin de ces financements (les paiements cash sont rares et se font en général à court terme pour être ensuite refinancés). réduction de coûtsPour préserver sa trésorerie. Mais aussi pour bénéficier rapidement des atouts de l'A380 en temps de crise : en permettant de remplacer sur une ligne deux avions par un seul, il réduit les coûts au siège de 15 %. Et l'étroitesse de ses soutes devient un avantage avec la chute du fret. Le premier A380 sera déployé sur New York, le deuxième sur Dubaï pour quelques mois, puis sur l'une des grosses routes identifiées : Pékin, Shanghai, Tokyo, Montréal, Johannesburg. Fabrice Gliszczynsk
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.