Le Crédit Agricole s'ouvre des pistes d'avenir

Même lorsque l'on dispose de près de 40 % de part de marché, mieux vaut avoir plusieurs cordes à son arc, surtout lorsque ce marché est concurrentiel et souffre de la crise. C'est ainsi que Jean Philippe, directeur général de la caisse de Crédit Agricolegricole Pyrénées Gascogne, considère son métier de banquier. D'ailleurs, il est certain que, « à terme, grâce à Internet, les services bancaires ne seront qu'un périphérique d'un ensemble d'autres offres ». C'est ainsi que cette caisse régionale, qui fut l'une des premières de la Banque verte à se lancer dans l'assurance dommages au début des années 1990, puis dans l'immobilier au début des années 2000, continue de miser sur l'innovation. Elle s'installe aujourd'hui sur deux créneaux : Internet et les énergies renouvelables. Avec un même modèle : s'allier, via un investissement capitalistique, à un spécialiste local, pour développer un ou des services qui généreront à terme, pour les deux, des revenus.électricité solairePar exemple, la caisse, qui veut « être reconnue comme la banque du développement durable », a réalisé deux investissements. L'un est la création d'une filiale dédiée au conseil en économie d'énergie. La banque a bâti une formation de spécialistes avec un IUT de Pau, et la structure a créé sept emplois. Elle vend aujourd'hui ses diagnostics et ses conseils en économie d'énergie, et propose de coordonner les travaux lorsque cela est nécessaire. Par ailleurs, la caisse a pris une participation dans une société de développement de projets photovoltaïques. « Pour donner l'exemple, nous avons commencé par équiper le siège de la banque, qui est un des plus gros projets d'Aquitaine dans le photovoltaïque », explique Jean Philippe. Dans ce créneau, la caisse propose aux agriculteurs qui disposent de surfaces exposées importantes de co-investir dans le prix des travaux d'équipement : « Nous vendons ensuite ensemble l'électricité à EDF. Nous estimons que cette activité est rentable au bout de huit ans. Pour l'agriculteur, c'est un complément de revenu. »L'autre grand projet de la caisse est plus technologique. Jean Philippe, qui a son propre blog et incite ses salariés à en lancer, a investi dans une société du département qui réalise, en autres, des sites Internet. Elle a notamment créé une base sur la plate-forme Second Life représentant la caisse Pyrénées Gascogne. Cet endroit virtuel est d'abord devenu le lieu de formation de l'ensemble des salariés de la banque. commerce en ligneMais le but est aussi de créer du trafic. Ainsi, assure Jean Philippe, « nous sommes les premiers au monde à avoir expérimenté des ventes privées en présence des producteurs ». Ce n'est pas tant le chiffre d'affaires qui intéresse la banque que les applications bancaires qu'elle peut en tirer, notamment sur le paiement en ligne. Ainsi, la banque propose à tout commerçant ou artisan, moyennant 35 euros mensuels, un service pour qu'il puisse réaliser du commerce en ligne. Le patron de la banque, s'il cherche toujours de nouvelles sources de revenus, reste guidé par une motivation : « Nous sommes une banque de proximité : cela veut dire que nous voulons contribuer au développement de nouvelles richesses locales. »
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