Sarkozy exige l'exemplarité des banques après le G20

Le volet financier du G20 était au centre des discussions, hier, à l'Élysée. L'ordre du jour : « Mettre en ?uvre les décisions prises lors du sommet de Londres. » Le chef de l'État, Nicolas Sarkozy, a reçu les principaux dirigeants des banques françaises, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, et Jean-Pierre Jouyet, le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF).Les professionnels du secteur financier français doivent « être en pointe dans la mise en ?uvre des conclusions » du G20, a déclaré le chef de l'État à l'issue de la réunion. Nicolas Sarkozy s'est montré particulièrement attentif à la question des hedge funds (fonds spéculatifs) et des paradis fiscaux, demandant « à la communauté bancaire [?] de se montrer particulièrement exemplaires dans leurs relations avec [eux] ». Les hedge funds sont accusés par certains d'avoir accentué la volatilité des marchés et, in fine, accéléré la chute des Bourses mondiales. Dans sa déclaration, le G20 réclame un enregistrement et un contrôle, « reporting » régulier à l'appui, des fonds spéculatifs présentant « un risque systémique ».« La communauté bancaire doit être force de proposition vis-à-vis des autorités et des banques européennes », a continué le président de la République. Car les contours de la nouvelle supervision bancaire et financière esquissée lors du G20 ne sont pas encore clairement définis. Notamment en ce qui concerne les missions qu'assumera le Conseil de stabilité financière (CSF), successeur du Forum de stabilité financière (FSF). Pour l'heure, le rôle du CSF s'oriente vers celui de garde-fou de la finance mondiale, chargé du contrôle de l'ensemble des acteurs financiers, des agences de notation aux hedge funds en passant par les banquiers et les assureurs. Jean-Pierre Jouyet a précisé qu'il était prêt à « se placer sous l'autorit頻 du CSF. Il devrait y être rejoint par la Banque de France, la Commission bancaire et le ministère de l'Économie.En revanche, rien n'a été dit sur l'un des sujets chers aux banquiers : les normes comptables. La notion de « juste valeur », c'est-à-dire l'évaluation des actifs au prix de marché et non au coût historique, a pourtant été au centre des débats à Londres les 2 et 3 avril. Le G20 souhaite en effet que leur application soit assouplie. Pas un mot, non plus, sur le durcissement des exigences en capitaux propres réclamé par les Vingt.Après la réunion, le directeur général de Crédit Agricolegricole SA et président de la Fédération bancaire française (FBF), Georges Pauget, a déclaré à l'AFP que « le financement de l'économie » et « la mise en ?uvre des décisions du G20 » constituaient ses « deux grandes priorités ». « Les banques françaises ont été exemplaires [?] dans la mise en ?uvre des dispositions concernant la rémunération des traders », a-t-il poursuivi, avant d'ajouter qu'elles prendraient « des initiatives pour ce qui relève des paradis fiscaux ». Il s'est dit par ailleurs « préoccup頻 par les « conditions de concurrence inégales qui peuvent être la conséquence de dispositions arrêtées par certains États, y compris des États européens ». Nicolas Sarkozy a d'ailleurs rappelé qu'il serait « vigilant au respect des règles du marché intérieur européen ».
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