Deutsche Börse réfléchit à l'avenir de son parquet

Les jours du parquet de la Bourse de Francfort sont-ils comptés ? À la veille du week-end pascal, Deutsche Börse a confirmé les informations du quotidien « Börsen Zeitung » selon lesquelles il envisagerait de transférer une partie ou la totalité des transactions encore réalisées dans la salle des marchés de l'ancienne Bourse des bords du Main vers la plate-forme électronique Xetra. Le conseil de la Bourse a mis en place un groupe de travail qui rendra ses conclusions début juillet. « Il ne s'agit pas d'abolir le parquet, mais de l'optimiser », a plaidé le président de ce conseil, Lutz Raettig.Francfort est une des dernières places d'Europe à avoir conservé un parquet. Celui-ci a certes une importance réduite, mais il résiste mieux que la plate-forme électronique de Deutsche Börse, Xetra, à la baisse des volumes. En mars 2009, les volumes sur Xetra ont reculé de 49 %, à 93,8 milliards d'euros, tandis que les transactions réalisées sur le parquet ont chuté de 20 %, à 7,2 milliards d'euros. Du coup, la part de ce dernier dans le total du volume des échanges actions de Deutsche Börse est remontée en un an de 4,6 % à 7,1 %. Le parquet, réservé aux intervenants allemands, souffre en effet moins de la fuite des investisseurs étrangers. Il montre également sa capacité à trouver plus aisément des contreparties en cas de faible liquidité. Face à la concurrence des plates-formes indépendantes, Deutsche Börse entend cependant présenter une offre unique sur les actions. Or, à présent, les transactions du parquet sont traitées sur la plate-forme Xontro. Celle-ci est gérée et financée avec les Bourses régionales allemandes (entièrement indépendantes de Deutsche Börse). d'une pierre trois coupsEn transférant une partie des transactions de Xontro vers Xetra, sa propre plate-forme, Deutsche Börse ferait ainsi d'une pierre trois coups : elle réduirait sa contribution à Xontro, améliorerait la rentabilité de Xetra et mettrait dans l'embarras ses concurrentes régionales, fragiles financièrement. Même si la part de marché de ces places régionales reste faible, leur affaiblissement dans le contexte de concurrence actuel n'est pas anodin pour l'opérateur francfortois. Lequel, cependant, ne souhaitera pas se débarrasser de sa salle des marchés, rénovée en février 2007, et qui lui offre une formidable vitrine.Romaric Godin, à Francfort
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