Accord entre Ankara et le FMI sur un prêt de 45 milliards de dollars

Lors du sommet du G20, le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, avait confirmé l'arrivée d'une délégation du FMI à Ankara pour la fin du mois. Jeudi, c'est le ministre de l'économie, Mehmet Simsek, qui a annoncé la nouvelle : « Nous nous sommes mis d'accord sur un ensemble de principes. Nous espérons finaliser le travail avant les réunions du printemps. » En clair, la Turquie pourrait signer un accord avec le FMI d'ici au 25 avril. Selon le journal « Radikal », le FMI pourrait prêter jusqu'à 45 milliards de dollars à Ankara sur trois ans. D'autres quotidiens tablent sur un peu plus de 20 milliards. « L'accord couvrira les besoins de financement externes de la Turquie, a déclaré Mehmet Simsek sans donner de détail. Nous pensons qu'un accord à long terme nous convient davantage qu'un prêt sur douze mois. Tout en faisant des réformes structurelles, nous voulons réduire les craintes pour les années à venir et pas seulement pour l'année en cours. »DébatLes montants évoqués ont créé un débat en Turquie car ils dépassent de loin les précédents prêts accordés à Ankara pour faire face à la crise financière de 2001. Le dernier portait sur un montant de 10 milliards de dollars sur trois ans, et a pris fin en mai dernier. Le quotidien « Today's Zaman » citait ce vendredi certains diplomates réticents à la signature d'un prêt de 45 milliards : « Si nous empruntons autant d'argent au Fonds, cela signifiera que l'économie turque est au plus mal, ce qui n'est pas le cas. »Le gouvernement ne cesse en effet de relativiser une crise qui frappe une économie tournée vers les exportations. Au dernier trimestre 2008, le PIB s'est contracté de 6,2 % et en 2008 la croissance n'a atteint que 1,1 % et donné du poids à l'hypothèse d'une récession pour 2009. C'est aussi à cette période que sont nées les premières rumeurs sur la nécessité d'un appel au FMI. Début janvier, la Turquie et l'organisme de Washington ont entamé des pourparlers, parvenant fin janvier à un accord sur les grandes lignes d'un plan d'aide. Mais les négociations ont pris du retard, le temps de laisser passer les élections municipales de mars. Hier, les milieux financiers ont plutôt bien réagi à l'annonce de Mehmet Simsek, avec une légère hausse de la livre turque face au dollar. manque de prévisibilité « Cet accord sera un signal fort pour redonner confiance aux milieux économiques, estime Pelin Yenigun, chef économiste à Garanti Bank. La Turquie n'a pas besoin de 45 milliards de dollars. En 2009, il va y avoir une chute des financements, de l'ordre de 10 milliards de dollars. Si le prêt s'élève à 45 milliards de dollars, il ne sera pas affecté seulement à 2009. Le principal problème de l'économie turque n'est pas la crise de son système financier mais le manque de prévisibilité. Un tel accord va permettre aux acteurs économiques de prendre des décisions à long terme. »
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