La justice consolide la vente d'Astérix à Hachette

éditionLa querelle entre Albert Uderzo, le dessinateur de la série « Astérix », et sa fille Sylvie Uderzo sur l'avenir de la saga gauloise a tourné hier en faveur du premier au tribunal de commerce de Paris. Actionnaire minoritaire de la société Albert René, l'éditeur d'« Astérix », et fille unique du créateur du héros gaulois, Sylvie Uderzo demandait la communication des conditions vente des éditions Albert René à Hachette Livre. Dans son jugement, le tribunal de commerce a estimé que cette dernière était « irrecevable dans ses demandes ». Sylvie Uderzo obtiendra seulement une synthèse comprenant les éléments essentiels du contrat, qui devra rester confidentielle. Une proposition déjà formulée par Hachette Livre et Albert Uderzo, que la plaignante avait repoussée cet hiver.En décembre 2008, le premier éditeur français a racheté les éditions Albert René, en acquérant les 40 % détenus par Albert Uderzo via la société familiale Syadal, ainsi que les 20 % d'Anne Goscinny, fille du second créateur d'Astérix, décédé en 1977. Grâce à cette opération, Hachette devient actionnaire majoritaire de la maison du héros gaulois, dont il détient maintenant l'ensemble des droits dérivés liés au personnage et à l'?uvre. Sylvie Uderzo, propriétaire des 40 % restants, s'estime alors lésée par la transaction. Sans exclure d'attaquer le rachat d'Astérix, elle demandait en premier lieu la communication du contrat de vente. C'est ce que la justice lui a refusé hier. Elle conserve ainsi la possibilité d'attaquer la transaction, mais elle n'a pas d'élément concret pour étayer une telle demande.hachette majoritaireCréées en 1979 après le décès de René Goscinny, les éditions Albert René affichaient en 2007 un chiffre d'affaires modeste de 11,3 millions d'euros. Mais le succès des aventures du petit Gaulois, qui se sont écoulées à 325 millions d'exemplaires dans le monde depuis leur création, est durable? et dans la foulée de la vente, Albert Uderzo cède au nouvel éditeur le droit de poursuivre les aventures du héros gaulois après sa disparition. Une volte-face du dessinateur qui s'était toujours déclaré opposé à cette idée, dont la contrepartie financière ne devrait pas être négligeable. Sur cet aspect de la transaction, Sylvie Uderzo n'a obtenu aucune information. Le jugement précise que « les accords portant sur les droits relatifs aux albums postérieurs au décès de M. Albert Uderzo ne concernant pas les éditions Albert René, Mme Sylvie Uderzo est mal fondée à ce titre à demander à en connaître le contenu ».Ce jugement clôt un bal de procédures lancées autour du différend familial sur l'avenir d'Astérix, entamé après le licenciement de Sylvie Uderzo pour faute grave de son poste de directrice générale des éditions Albert René en décembre 2007, ainsi que de son mari Bernard de Choisy, consultant indépendant auprès de la maison. Sylvie Uderzo n'a obtenu aux prud'hommes que le versement des indemnités de licenciement légales de 270.000 euros. Cécile BarbièreSylvie Uderzo demandait la communication du contrat de vente.
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