La bataille pour la survie de l'automobile américaine est engagée

L'adoption de la « loi sur le financement et la restructuration de l'industrie automobile » n'aura rien d'une formalité. Un accord préliminaire a certes été scellé dans la nuit de mardi à mercredi entre la Maison-Blanche et les leaders démocrates du Congrès sur le sauvetage de General Motors (GM) et Chrysler. Ford ne sollicitait pas d'aide d'urgence. Mais le Capitole se prépare à une rude bataille pour que des prêts publics soient débloqués afin d'empêcher le dépôt de bilan de l'un des Big Three.Le projet de loi, non finalisé, devait en principe être débattu dès hier à la Chambre des représentants. Cependant, sa date de présentation au Sénat n'avait pas été arrêtée. Depuis que Barack Obama a abandonné son siège de sénateur, les démocrates disposent de 58 des 100 sièges de la Chambre haute. Or une majorité de 60 sièges est nécessaire pour contourner les tentatives d'obstruction parlementaire (« filibustering ») que des élus républicains préparent pour torpiller ce projet. De plus, les démocrates veulent que les constructeurs renoncent à poursuivre en justice les États, comme la Californie, qui comptent durcir les normes de pollution des véhicules, initiative à laquelle restait opposée la Maison-Blanche.L'entourage de George W. Bush assure que le plan apporte des « garanties aux contribuables américains ». En échange d'une aide de 15 milliards de dollars sous forme de prêts à court terme, GM et Chrysler devront s'engager à présenter d'ici au 31 mars un plan de restructuration permettant leur viabilité à long terme. Ford affirme ne pas avoir de problèmes de trésorerie « immédiats ».« tsar de l'automobile »Ces prêts de sept ans pourront être supprimés si les constructeurs ne se plient pas aux exigences du Congrès : réductions de coûts, concessions auprès du syndicat UAW en termes d'emplois et de prestations sociales, renégociation de leurs dettes avec leurs créanciers, production de véhicules « propres », limitation de la rémunération des dirigeants, vente des jets privés?Les Big Three seront soumis à une supervision exceptionnelle. Un « tsar de l'automobile » sera nommé par la Maison-Blanche pour surveiller l'exécution des restructurations et attribuer les prêts relais, en échange desquels pourrait être prise une participation « substantielle » au capital des constructeurs. Si leurs efforts s'avéraient vains ou insuffisants, ce « tsar » pourrait contraindre ces entreprises mythiques à se placer sous la protection de la loi sur les faillites (chapitre XI).Ces précautions n'ont pas satisfait les ténors républicains. Parmi eux, Richard Shelby, sénateur de l'Alabama, a déclaré hier que le plan en gestation « ne ferait que retarder de quelques mois les funérailles » des constructeurs, « au détriment des contribuables ». L'élu s'est dit « déçu par l'attitude de la Maison-Blanche » et a prévenu qu'il s'opposerait à ce projet « comme il s'était opposé au Tarp [le plan de sauvetage de la finance, Ndlr] qui n'a pas davantage fonctionn頻.Selon un sondage CBS News, les Américains sont divisés sur le principe d'une aide gouvernementale à Detroit, 45 % s'affirmant favorables à un tel soutien tandis que 44 % s'y opposent. La semaine dernière, alors que les patrons des Big Three s'étaient déplacés au Capitole pour demander une aide de 34 milliards de dollars, Mark Zandi, le chef économiste de Economy.com (groupe Moody's) avait prévenu que 75 à 125 milliards de dollars seraient nécessaires « pour éviter leur faillite d'ici deux ans ». n 75 à 125 milliards de dollars seraient nécessaires  pour éviter leur faillite. 140,6 mmx 134,319 mms H
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