Les Européens se déchirent sur le climat

La France termine sa présidence de l'Union européenne avec l'ambition de boucler son dossier le plus difficile, celui de la lutte contre le réchauffement climatique. Les Européens se sont engagés à réduire de 20 %, d'ici à 2020, leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à leurs niveaux de 1990 et envisagent d'y arriver notamment en réalisant 20 % d'économies d'énergie et en portant à 20 % la part des énergies renouvelables dans la consommation. Mais la crise économique refroidit les initiatives. Du coup, les pays qui possèdent des industries lourdes, gourmandes en énergie, comme l'Allemagne ou l'Italie, ou encore des pays, comme la Pologne, qui produisent l'électricité en brûlant du charbon freinent des quatre fers pour limiter au maximum le prix des droits à polluer. La présidence française de l'Union s'attend donc à une « négociation très difficile », selon l'aveu de François Fillon. La dernière mouture du compromis proposé par Paris prévoit déjà une dérogation pour les pays de l'Est européen qui, pour la production de leur électricité, bénéficieraient de la gratuité pour la moitié de leurs émissions de CO2 jusqu'en 2016. Mais d'autres pays, l'Allemagne en tête, entendent s'engouffrer dans la brèche. L'effort de solidarité entre États membres pose également problème. La Commission a proposé de transférer 10 % des revenus tirés des droits à polluer vers les pays les moins riches de l'Union pour les aider à investir dans des outils industriels propres. L'Allemagne et la Grande-Bretagne rechignent à partager la cagnotte tandis que la Pologne demande d'aller plus loin. De plus, certains États membres arguent qu'il leur est constitutionnellement impossible de pré-affecter d'avance une recette publique.contestation polonaise Pour contourner ce blocage, la présidence française entend agir sur la clé de répartition des quotas de droits à polluer. Initialement, il a été envisagé que 10 % des quotas soient attribués en fonction de la richesse nationale de chaque pays, les 90 % restant l'étant sur la base du volume des émissions de 2005. Mais la Pologne et ses alliés réclament une pondération du PIB allant jusqu'à 20 ou 30 %, alors que l'Allemagne pousse pour une attribution sur les seules valeurs historiques. La présidence française suggère de fixer la pondération du PIB à 12 %.
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