La Macif veut se renouveler sans se renier

À l'issue de dix-huit mois de consultation de ses sociétaires et salariés, et d'un congrès tenu la semaine dernière, la Macif a présenté hier son projet d'entreprise à l'horizon 2015. Un texte qui affirme « une nouvelle ambition mutualiste » basée sur trois axes clés.Assureur le plus efficace d'Europe, selon le cabinet Arthur D. Little, la Macif veut encore « accroître sa performance », en se dotant d'une « structure faîtière de groupe » qui permettrait de « différencier le pilotage stratégique de la gestion opérationnelle ». Un objectif qui reste soumis à la création d'un « statut juridique de groupe mutualiste ».Cette priorité accordée à la performance n'est pas sans poser question : « Pour quoi faire ? », s'interroge Annie Lafarge, déléguée CGT, qui déplore « l'écart entre le discours humaniste à l'égard des sociétaires et les pratiques managériales basées sur des objectifs individuels peu compatibles avec la qualité de service ».Seconde priorité, l'amélioration de la gouvernance et de la représentation des sociétaires s'appuiera sur les pôles régionaux et sur l'ouverture à la société civile. Dernier axe, le développement de la valeur sociale passera par un meilleur accompagnement des sociétaires, au travers de nouvelles garanties destinées à « sécuriser les aléas de leur parcours de vie ». Autant de priorités qui visent à consolider sa position en assurance dommages et à monter en puissance dans les assurances de personne et les services bancaires.« Globalement d'accord »L'accord décline également les relations du travail au sein de l'entreprise. « Globalement d'accord », Christian Batut, administrateur salarié CFE-CGC, salue l'engagement à « valoriser l'expression d'un syndicalisme fort et responsable » et à s'appuyer sur « les principes de collaboration, d'écoute, d'interactivité et de partage d'idées et d'informations ». Jugeant le projet « de nature à asseoir la viabilité du groupe », Manuel Pinto, délégué central CFDT (majoritaire), se félicite quant à lui de la volonté de « construire une représentation collective des salariés au niveau du groupe », qui pourrait contribuer à l'harmonisation des droits sociaux, ainsi que du maintien du « nécessaire équilibre entre développement commercial et maîtrise technique ». Mais les trois principaux syndicats annoncent qu'ils seront vigilants dans la définition des plans d'action qui doivent mettre cette partition en musique. BENJAMIN JULLIEN
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