Les tarifs des radiologues revus à la baisse

Les radiologues, qui perçoivent les revenus les plus élevés parmi les médecins, vont subir d'ici à quelques mois une baisse significative de leurs tarifs. Jusqu'à présent, ils ont bénéficié d'un régime favorable dans la cotation de leurs actes : lorsqu'ils réalisent une série de radios, elles sont toutes rémunérées à 100 % du tarif, alors que les autres spécialistes subissent un abattement. Le plus souvent, les médecins réalisant une série d'actes voient le premier coté à 100 % de sa valeur, le deuxième à 50 % et le troisième est réalisé gratuitement. Pour faire des économies et limiter l'avantage des radiologues, les règles actuelles vont évoluer. La Commission de hiérarchisation des actes professionnels ? où siègent l'assurance-maladie et les syndicats de médecins sous la tutelle du ministère de la Santé ? a décidé hier que les radiologues subiront un abattement à partir de leur deuxième acte, qui ne sera plus coté qu'à 50 % de sa valeur comme les actes suivants. Applicable aux quelque 6.000 radiologues, cette mesure devrait rapporter 100 millions d'euros à l'assurance-maladie. Cette nouvelle règle devrait s'appliquer dans trois à six mois, après avis des organismes de complémentaire santé et de la Haute Autorité de santé.Comme l'ensemble des syndicats de médecins spécialistes, l'Umespe a voté contre ce mécanisme et déplore « une mesure imbécile et comptable ». Pour le docteur Jean-François Rey, Roselyne Bachelot « a voulu punir les médecins spécialistes » en réalisant « un hold-up ». Il prévient déjà que la mesure sera inopérante. « On connaît les pratiques médicales lorsque les professionnels se sentent méprisés, explique-t-il. Au lieu de réaliser à la file leurs séries de clichés, les radiologues vont faire un type de radio et feront revenir le patient », pour pouvoir facturer tous leurs actes à 100 % du tarif.Disparité des revenusLe premier syndicat de médecins généralistes, MG France, heurté par les différences de rémunération entre médecins, a en revanche voté la baisse des tarifs des radiologues, mais sans beaucoup d'illusion. « En septembre 2007, dans le cadre du plan d'alerte de l'assurance-maladie, il avait été décidé de baisser le forfait qui permet aux radiologues d'amortir le coût de leurs équipements pour les scanners et les IRM. Mais cela n'a pas empêché ces forfaits de progresser de plus de 4 % en 2007 », commente Claude Leicher, vice-président du syndicat. Un rapport de l'Igas (affaires sociales) souligne les écarts considérables d'honoraires et de revenus entre professionnels, notamment parce que les tarifs de l'assurance-maladie sont plus favorables aux spécialités dites « techniques » (radios, actes chirurgicaux, anesthésies, etc.) qu'aux spécialités « cliniques » (consultations des généralistes, des pédiatres, etc.). Le revenu moyen des radiologues libéraux atteignait ainsi 177.000 euros en 2005, contre 69.500 euros pour les généralistes.
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