Sarkozy cherche une solution pour le Grand Paris

Vendredi, les dix cabinets d'architectes internationaux mandatés l'an dernier par l'Élysée pour réfléchir au Paris du XXIe siècle présenteront officiellement leur copie à Nicolas Sarkozy. L'occasion pour le président de la République de s'exprimer sur l'avenir de la capitale et de la région parisienne. La dernière fois qu'il l'a fait, lors de la remise du rapport Balladur, c'était pour annoncer qu'il prenait ses distances avec la création d'un Grand Paris proposé par l'ancien Premier ministre.Or, depuis, l'Élysée écoute sans plaisir les commentaires sur la reculade présidentielle concernant l'Île-de-France. Reculade que certains considèrent comme une victoire de la gauche, majoritaire dans la région. Nicolas Sarkozy cherche donc le moyen de reprendre l'initiative et de recadrer les choses.Car la grogne monte au sein même de ses propres troupes qui ne savent plus sur quel pied danser. Mardi soir, devant une centaine d'élus UMP d'Île-de-France réunis par Roger Karoutchi, candidat à la candidature pour la présidence de la région, Christian Blanc, le secrétaire d'État à l'Aménagement de l'Île-de-France, n'a rien voulu dévoiler des intentions du gouvernement. Au grand dam de son auditoire. Il faut dire qu'il devait voir le président le lendemain pour évoquer le sujet.hostilité du maire de parisQuelques jours plus tôt, Patrick Devedjian, le président du conseil général des Hauts-de-Seine, l'ancien département du président et désormais de son fils Jean, avait décidé d'adhérer au syndicat Paris Métropole créé à l'initiative de Bertrand Delanoë afin de faire plancher ensemble la capitale et les villes de sa banlieue. Quant à Édouard Balladur, il a enfoncé le clou : mardi, devant la mission du Sénat sur la réforme territoriale, il a proposé la création d'une communauté urbaine autour de Paris en attendant la mise en place de « son » Grand Paris. Tout cela fait quand même désordre.D'autant que la gauche francilienne compte bien tirer profit de la situation. Le maire de Paris, hostile à un quelconque Grand Paris, voit sa position confortée avec l'adhésion des Hauts-de-Seine à son syndicat. Autre bénéficiaire : Jean-Paul Huchon, le président du conseil régional. Libéré pour un bon moment de l'hypothèque d'une métropole parisienne qui aurait empiété sur les pouvoirs de la région, il veut pousser son avantage en poursuivant sa politique de coopération avec les départements d'Île-de-France. Dans quelques semaines, il va ainsi signer un contrat avec Patrick Devedjian pour cofinancer des opérations dans les Hauts-de-Seine. Huchon attend désormais que le gouvernement tienne sa promesse d'agréer rapidement le Schéma directeur de l'Île-de-France (Sdrif) voté cet automne par le conseil régional.
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