Otan  : le retour

Attendue de longue date, la réintégration de la France dans le commandement militaire intégré de l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) a été confirmée hier par Nicolas Sarkozy, qui s'exprimait devant la Fondation pour la recherche stratégique. Ce retour dans le giron de l'Otan, qui devrait être officialisé début avril, signe le dernier avatar d'une relation compliquée entre Paris et l'organisation militaire. Car la « rupture » de 1966, année du retrait de la France des commandements intégrés de l'Otan, était loin d'être totale. Le général de Gaulle avait pris soin de préciser dans sa lettre adressée au président américain Lyndon B. Johnson que la France restait prête à « combattre aux côtés de ses alliés au cas où l'un d'entre eux serait l'objet d'une agression qui n'aurait pas été provoquée ». Dès 1967, Paris et l'Otan redéfinissent leurs liens et, dans les faits, ceux-ci vont rester étroits. En 1983, François Mitterrand alors président français approuve la décision de l'Otan d'installer dans l'ex-Allemagne de l'Ouest des fusées Pershing face aux missiles (SS20) que les Soviétiques viennent de disposer dans l'ex-Allemagne de l'Est. Sous Jacques Chirac, se forge le concept de pilier européen de la sécurité et de la défense au sein même de l'Otan. En 1995, la crise bosniaque amène la France à siéger au conseil des ministres de la Défense et au comité militaire de l'organisation. En 1999, les forces françaises sont bien présentes lors de l'opération de l'Otan au Kosovo. Idem en 2001 en Afghanistan. Plus récemment en 2004, des militaires français refont discrètement apparition au plus haut niveau. Un prélude à la décision annoncée hier par Nicolas Sarkozy. « peser de tout son poids »Très vivement commentée par la classe politique française, cette décision devrait se traduire, dans les faits, par le retour de la France dans le « comité des plans de défense », où se décident les opérations militaires. « La France doit plutôt codiriger que subir », a expliqué hier le président français, qui souhaite que la France « pèse de tout son poids » dans la réforme à venir de l'Alliance atlantique. Cependant, Paris ne réintégrera pas le Groupe de planification nucléaire, gardant en la matière toute son indépendance. Sur un plan budgétaire, ce choix présidentiel alourdira le coût de la contribution hexagonale, les effectifs français dans les instances de l'Otan devant passer de 150 à 900 et sa contribution de 150 à 230 millions d'euros.?n
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