L'espoir de reprise demeure en dépit des prises de bénéfice

Tests de résistance des banques américaines peu convaincants et production industrielle morose en France (? 1,4 % en mars) ont fait boire aux marchés financiers la soupe à la grimace. Hier, l'indice CAC 40 des valeurs vedettes de la Bourse de Paris a nettement corrigé son formidable rebond entamé le 9 mars dernier en perdant 1,93 %, à 3.248,67 points. L'indice parisien, alourdi par le poids de l'énergie et subissant les reculs de Total, GDF-Suez et EDF, s'est révélé plus malmené que ses concurrents européens.? À Wall Street, l'indice S&P 500 perdait hier soir 1,51 %. palier encourageantLa vigueur du baril de pétrole qui reste proche des 58 dollars alors que l'euro campe au-dessus de 1,36 dollar porte son lot d'inquiétudes tant il est avéré que la régulation des marchés passe par ces deux éléments depuis le début du millénaire. « Le pétrole et le dollar se sont substitués à la régulation par les taux qui prévalait auparavant », explique François Chevalier, stratège de la banque Leonardo, qui reste flegmatique devant la remontée des emprunts d'État aux États-Unis ces dernières semaines. Selon lui, la pente normale qui sépare les taux à 10 ans des emprunts d'État américains de ceux du marché monétaire est proche de 400 points de base. Comme le taux directeur de la Fed n'est plus que de 0,25 %, il serait normal, si les marchés continuent de croire que la reprise est en vue, que les taux des emprunts d'État à 10 ans remontent à près de 4 %. Il n'y a donc pas à s'alarmer de la remontée qui a poussé ces derniers à 3,30 %. Ce qui compte, c'est de regarder la prime qu'offrent les emprunts des entreprises correctement notées. Selon l'indice Moody's des emprunts corporate, le taux moyen ressort à 8,14 %, sensiblement en retrait sur les 9,54 % affichés le 31 octobre dernier. Depuis le 23 mars dernier, l'écart entre les deux s'est réduit de 100 points de base. Ce qui légitime d'autant la remontée des actions quoi que les analystes aient poursuivi la révision des estimations de bénéfices pour l'année en cours en tentant de rattraper leur retard avec une révision inconnue lors des précédentes récessions. Le potentiel d'appréciation des actions tient davantage à la hausse des multiples de valorisation qu'à la bonne tenue des résultats. L'autre moteur légitimant la reprise des indices boursiers tient au reflux de l'aversion au risque mesuré par l'indice VIX à 32,84 %. La volatilité implicite des actions du S&P 500 s'est très fortement dégonflée depuis ses pics de l'automne dernier au-dessus de 80 %. Si on ne pourra parler de retour à la normale qu'en dessous de 25 %, Laurent Roussel, directeur adjoint de la recherche chez Exane Derivatives, relève déjà un palier encourageant en dessous des 40 % qui constituaient les pics de volatilité avant la crise actuelle. Selon lui, « on a donc quitté un scénario de profonde dépression pour revenir à celui d'une récession plus classique ». Le récent apaisement des volatilités longues va également en ce sens et milite pour une sortie de récession en « V », écartant le « W » que craignent encore beaucoup d'observateurs.
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