Comment les députés britanniques gonflent leurs notes de frais

fpThe right honorable gentleman. » L'expression, que les députés britanniques utilisent dans la Chambre des communes pour parler l'un de l'autre, a du plomb dans l'aile. Depuis vendredi, les notes de frais des principaux députés du pays ont été dévoilées par la presse, donnant une désagréable impression d'abuser d'un système pourtant relativement généreux.Ainsi, Jack Straw, le ministre de la Justice, s'était-il fait rembourser intégralement sa taxe d'habitation, dont il ne payait pourtant que la moitié. David Miliband, le ministre des Affaires étrangères, s'est fait rembourser de 33.000 euros sur cinq ans pour améliorer sa maison, y compris les pots de fleur de son jardin. Et Gordon Brown payait son frère pour des services de nettoyage dans son appartement de Westminster (explication : ils partageaient la même femme de ménage, mais c'est le frère qui la réglait et Gordon Brown le remboursait).excuses officielles Aucun de ces exemples n'est illégal (Jack Straw a remboursé l'erreur). Mais ces révélations, provenant du « Daily Telegraph » qui a mis la main (en payant) sur un CD contenant toutes les notes de frais de ces dernières années, provoquent un véritable scandale politique outre-Manche. Gordon Brown a présenté ses excuses officielles hier : « Je veux vous demander pardon au nom des politiciens de tous les partis. »L'affaire se concentre essentiellement autour des frais autorisés pour une deuxième maison, les députés britanniques devant partager leur vie entre la Chambre des communes à Londres et leur circonscription. Ils ont donc droit à 24.006 livres (26.700 euros) de frais consacrés à cette deuxième résidence. À cela s'ajoute un salaire ? 70.000 euros pour les simples députés, 160.000 euros pour les ministres ?, des frais de transport, et une série d'avantages en nature (sans compter les frais pour payer leurs employés).Mais nombreux sont les députés qui abusent de l'esprit de cette aide. Pour eux, l'une des meilleures façons de s'enrichir est de changer régulièrement sa maison considérée « résidence principale ». Cela permet ainsi de rénover une maison sur les frais de seconde résidence, puis l'année suivante de faire de même sur une autre propriété. C'est ainsi qu'Hazel Blears, ministre des Collectivités locales, a changé à trois reprises de résidence principale en un an.L'affaire est d'autant plus embarrassante pour Gordon Brown qu'elle fait écho aux derniers mois de pouvoir des conservateurs, juste avant l'élection de Tony Blair en 1997. À l'époque, les tories avaient été éclaboussés par plusieurs scandales financiers. Aujourd'hui, l'équilibre politique est inversé. Et bien que les députés conservateurs aient utilisé les notes de frais de la même façon que les travaillistes, c'est le parti au pouvoir qui souffre de ces révélations. n
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