« Une nouvelle façon de concevoir la mutualité »

Pourquoi la Mutualité française se réforme-t-elle ?L'architecture actuelle de la fédération remonte aux années 1950. Elle n'est plus adaptée. Il y avait à l'époque 10.000 mutuelles souvent locales regroupant de quelques centaines à quelques milliers de personnes. Aujourd'hui les 50 premières mutuelles rassemblent 80 % des 18 millions d'adhérents en France. Il est donc normal que ce soient les principaux dirigeants de ces mutuelles qui prennent les décisions pour orienter le mouvement mutualiste. Ce n'est pas de la centralisation mais simplement une représentation plus juste de ce qu'est aujourd'hui la mutualité.Qu'est-ce qui va changer ?Les instances fédérales vont être resserrées, ce qui permettra une plus grande réactivité car nous ressentons la nécessité de prendre des décisions plus rapidement. Le comité exécutif va être supprimé et le conseil d'administration va passer de 108 membres à 40. Le bureau reste composé de 16 membres mais avec davantage de représentants directs des mutuelles. Si les délégués mutualistes votent cette réforme, ce sera un changement complet de gouvernance et une belle preuve de responsabilité du mouvement mutualiste, car il est difficile de se réformer.Les organisations des mutuelles de fonctionnaires, interprofessionnelles ont?elles leur place ?Il n'y a plus de représentation des mutuelles de la fonction publique, des interprofessionnelles, des artisans-commerçants, etc. C'est fini.Quelle seront les effets de la réforme pour les adhérents ?Le fait de resserrer la fonction fédérale autour des principales mutuelles facilitera les prises de décisions communes sur les politiques de remboursement des médicaments et des soins. Si on veut peser sur l'offre et sur le coût de l'offre nous avons intérêt à le faire ensemble. Seule la mutualité peut freiner les dépassements d'honoraires à condition de présenter un front commun. Cette nouvelle façon de concevoir la mutualité se concrétise aussi par la généralisation dès le mois d'avril 2009 du dispositif « Priorité santé mutualiste » actuellement en cours de rodage dans deux régions. La Fédération nationale de la Mutualité française consacre un quart de son budget à ce dispositif qui vise à orienter les adhérents vers des services conventionnés pour leur qualité dans les cas de maladies cardio-vasculaires, les cancers, les addictions et les problèmes de dépendance ou de handicap. Dès la fin de l'année prochaine, le dispositif sera élargi à la santé visuelle puis à d'autres pathologies en 2010. C'est une façon nouvelle d'organiser l'accès aux soins. Propos recueillis par Séverine Sollier© rea« Si les délégués mutualistes votent cette réforme, ce sera un changement complet de gouvernance », selon Jean-Pierre Davant.
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