Auto : le sauvetage de Detroit suspendu au vote du Sénat

Malgré son adoption par la Chambre des représentants, l'avenir du plan de sauvetage de Detroit restait très incertain hier. Des pressions multiformes ont été exercées pour que les sénateurs se réunissent au plus vite et acceptent d'octroyer 14 milliards de dollars de prêts à court terme et de lignes de crédit à General Motors (GM), Chrysler et Ford. Mais, malgré les appels de la Maison-Blanche, des démocrates et des constructeurs, une poignée d'élus républicains menaçaient de retarder, voire de torpiller le projet de loi, au Sénat. À la Chambre haute, les démocrates disposent d'une courte majorité et ont besoin du ralliement d'élus républicains pour obtenir les 60 votes nécessaires au passage de cette loi, qui doit permettre à GM et Chrysler d'éviter de déposer leur bilan avant la fin de l'année, Ford affirmant ne pas être à cours de liquidités. Un vote au Sénat a été envisagé dès hier, mais les médias américains jugeaient plus probable que texte soit débattu aujourd'hui.« Je regrette que le texte adopté par la Chambre n'impose pas une véritable restructuration aux constructeurs et soit, de fait, peu susceptible de sauver les emplois » dans l'industrie automobile, a déploré John Ensign, sénateur républicain du Nevada. « Nous disposerons certainement des voix nécessaires pour bloquer cette loi et ensuite commencer à travailler sur la restructuration dont ces entreprises ont besoin », a prévenu l'élu sur la chaîne CNBC. Mercredi soir, la Chambre des représentants a adopté par 237 voix contre 170 le plan d'aide de 14 milliards de dollars (« La Tribune » du 11 décembre). Pour s'assurer du soutien des républicains de la Chambre basse et de la Maison-Blanche, les démocrates ont retiré une disposition qui aurait empêché les Big Three d'employer une fraction de l'aide publique pour financer des actions en justice contre les États fédérés comptant durcir les normes de pollution des véhicules. L'essentiel du projet de loi a toutefois été préservé?: supervision des plans de restructuration des Big Three par un administrateur, octroi au gouvernement fédéral d'une option de participation (warrant) représentant 20 % du montant des prêts accordés? un emploi sur dix affectéAlors que les constructeurs affirment que leur faillite « affecterait » un emploi sur dix aux États-Unis, la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, a fait pression sur les sénateurs en prévenant qu'elle ne réunirait pas à nouveau les représentants, en vacances parlementaires, pour une session extraordinaire si le Sénat amendait le texte. La Maison-Blanche, qui a tenté de convaincre les plus sceptiques des républicains, jugeait « réaliste » la possibilité d'obtenir leur approbation dès hier. Le nouveau président élu des États-Unis, Barack Obama, a demandé quant à lui que le Congrès adopte rapidement le plan de sauvetage des constructeurs automobiles.nExergue Flêchée
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