Plus de 200 milliards d'euros de dette garantie par l'État seront émis en 2009

Les banques européennes auront 532 milliards d'euros à refinancer l'année prochaine. Mais, contrairement aux entreprises, elles ne devraient pas avoir de difficultés pour trouver des fonds. Certes, plusieurs des marchés sur lesquels elles se finançaient traditionnellement sont moribonds. Un retour des opérations de titrisation par exemple est difficilement imaginable. Mais, après la faillite de Lehman Brothers, la plupart des pays ont donné la possibilité aux banques d'émettre de la dette garantie par l'État.Une possibilité qu'elles ont déjà largement commencé à utiliser : depuis le 22 octobre, plus de 35 milliards d'euros de dette garantie (SFEF comprise) ont été placés. D'où un certain effet d'éviction. Comme le constate le stratégiste de marché de la Société Générale, Jose Sarafana : « La création des obligations bancaires garanties par l'État limite les lancements d'obligations seniors non garanties et de covered bonds (obligations sécurisées). De plus, la BCE assure une bonne partie du financement. »Des durées limitéesEn 2009, les émissions par les institutions financières de dette garantie par les États devraient rester au premier plan : entre 200 et 300 milliards d'euros pourraient être levés. De quoi couvrir la quasi-totalité de la dette qui aura besoin d'être renouvelée. 360 milliards d'euros de dette bancaire arriveraient à maturité en 2009.En revanche, il ne faut pas s'attendre à une reprise rapide des émissions de covered bonds et de dette senior classique. Jusqu'à la fin de l'année 2009, les banques pourraient être tentées de s'appuyer sur leurs béquilles, même si la dette garantie présente plusieurs inconvénients.D'abord, les coûts de refinancement ne sont pas si attractifs. « Malgré les turbulences, les spreads des covered bonds nouvellement émis ont été bien plus faibles que le coût de refinancement au travers de la garantie d'État », explique Jose Sarafana. En outre, les garanties sont limitées à des durées courtes. « Pour se refinancer à plus long terme, BNP Paribas a lancé en début de semaine une dette senior non garantie à 5 ans, suivie par San Paolo-IMI et Société Générale qui ont profité de cette fenêtre d'ouverture du march頻, explique Gwenaëlle Lereste, analyste chez Calyon. Enfin, certains pays demandent aux banques de de limiter les rémunérations de leurs dirigeants pour avoir accès à la garantie publique. Certains chercheront donc à éviter cette solution à tout prix. Sophie Rolland
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.