Vers un deuxième référendum irlandais

Le gouvernement irlandais est désormais prêt à mettre en place un deuxième référendum sur le traité de Lisbonne d'ici à la fin octobre 2009, un an après la nette victoire du non le 12 juin dernier. L'annonce officielle devrait être rapidement faite après l'obtention des garanties que le gouvernement irlandais a négociées hier à Bruxelles au Conseil européen. L'accord, dont les principes sont acquis, va permettre aux Irlandais de conserver leur commissaire. Le Premier ministre, Brian Cowen, a également demandé, et obtenu, un engagement du Conseil européen pour que la neutralité de son pays, en termes de défense, ne soit pas compromise, de même que ses politiques concernant la fiscalité, le droit à la vie, l'éducation et la famille. ratification incertaineMais malgré ces garanties, la ratification irlandaise est loin d'être acquise. « Il y a de forts risques d'une victoire du non. Imaginez qu'on pose en France la même question deux fois en un an ? » estime Hugo Brady, chercheur au Center for European Reform. Mais ajoute qu'un élément clé modifie la donne : la crise économique. « La peur s'est emparée des Irlandais, qui se sentent vulnérables. » Il n'en reste pas moins que le gouvernement actuel est particulièrement impopulaire. Et que le camp du non est bien organisé et bien financé. Declan Ganley, un riche homme d'affaires qui a mené campagne contre le nouveau traité européen lors du premier référendum, a annoncé hier qu'il allait créer un nouveau parti politique pour présenter une liste lors des élections européennes en juin. « Le deuxième référendum sera réellement celui de la dernière chance. Si le non l'emporte, ce sera la fin du traité de Lisbonne », estime Brendan Donnelly, du Federal Trust. Il y a en particulier urgence. Le référendum doit se tenir d'ici à la fin du mandat de l'actuelle Commission Barroso le 31 octobre 2009 pour que la prochaine Commission puisse être composée comme le souhaitent les Irlandais, c'est-à-dire un commissaire par État membre. Le Conseil européen pourrait le cas échéant prolonger de quelques semaines le mandat de la Commission Barroso. Ensuite, les élections britanniques au printemps 2010 risquent d'apporter la victoire des conservateurs, qui ont promis un référendum si la ratification du traité de Lisbonne n'était pas complète. Si les Irlandais ratifient le nouveau traité européen en automne 2009, c'est la présidence espagnole de l'Union, au premier semestre 2010, qui sera chargée de la désignation du président permanent du Conseil européen qui prendra ses fonctions le 1er juillet, au début de la présidence belge.Éric Albert, à Londres, et Marc Deger, à Bruxelles
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