Le gouvernement réaffirme l'interdiction des cultures OGM

Les OGM continuent d'empoisonner la vie de Jean-Louis Borloo. Selon une étude de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), dévoilée hier par « Le Figaro », le maïs génétiquement modifié de la firme américaine Monsanto, le MON810, ne présente de danger ni pour la santé humaine ni pour la santé animale. Cet avis risque-t-il de fragiliser la politique sur les OGM, adoptée par la France depuis le vote d'une loi en avril 2008, sur ce sujet très polémique ? Autrement dit, l'avis de l'Afssa va-t-il contraindre le gouvernement français à lever la clause de sauvegarde sur le maïs transgénique, clause qui interdit sa culture dans l'Hexagone depuis un an maintenant ? « La France maintient la suspension en attendant une décision de la Commission européenne qu'elle respectera », a répondu hier le Premier ministre, François Fillon. une vive répliqueAvec une certaine vivacité, la nouvelle secrétaire d'État à l'Écologie, Chantal Jouanno, a enfoncé le clou. « Cela ne change en rien la position de la France ; c'est comme si on se basait sur l'avis d'un dentiste pour soigner une fracture du bras », a-t-elle commenté.Le gouvernement, par la voix de Jean-Louis Borloo, justifie sa réplique par l'argument suivant. En jugeant que l'ingestion de maïs OGM n'est pas préjudiciable à la santé des consommateurs, l'avis de l'Afssa porte sur le principe de sécurité sanitaire, explique le ministère du Développement durable. Or, l'invocation auprès des autorités européennes de la clause de sauvegarde et son application sur le territoire français ne sont aucunement basées sur cette question de la dangerosité alimentaire des OGM, très polémique dans les milieux scientifiques, rappelle l'entourage de Jean-Louis Borloo. Le gouvernement met en avant la capacité, largement prouvée, des cultures génétiquement modifiées à se disséminer sauvagement et à contaminer les cultures voisines, en particulier celles qui relèvent de l'agriculture biologique, dont la qualité principale aux yeux des consommateurs est qu'elles sont garanties sans OGM. Un potentiel de nuisances qui, dans l'attente de sa maîtrise potentielle, nécessite qu'on fasse preuve d'un maximum de prudence.La publication de l'avis de l'Afssa n'est toutefois pas anodine. Elle renforce les positions des pro-OGM, positions qui avaient déjà bénéficié fin décembre d'un coup de pouce de la part de l'EFSA (European Food Safety Authority), l'équivalente européenne de l'Afssa. Dans un avis, cette dernière avait mis en doute la validité de l'argumentaire français pour invoquer l'ouverture de clause de sauvegarde. Décidément, les OGM continuent de disséminer leur mauvaise graine.
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