Enel veut réduire sa dette d'un quart

Frank Paul Weber,à RomeAprès des années d'expansion, le groupe d'énergie italien Enel met la pédale douce sur ses investissements et cherche à réduire sa dette. « L'effort principal de développement est derrière nous, il nous faut désormais gérer nos actifs internationaux pour que nos actionnaires en profitent au mieux », résumait hier à Rome le président d'Enel, Piero Gnudi.Le principal souci de l'ex-monopole italien de l'électricité est sa dette, actuellement du même ordre que son chiffre d'affaires annuel (61,1 milliards d'euros), évidemment difficile et chère à refinancer en ces temps de crise. Enel a dû récemment faire un chèque de 11,1 milliards d'euros pour racheter un quart du capital de l'électricien espagnol Endesa. Pour rassurer les agences de notation, il s'est résolu à une augmentation de capital de 8 milliards d'euros, prévue pour fin juin, mais aussi à des cessions pour un montant de 10 milliards « afin de réduire la dette d'ici à 2010 à 45 milliards ».baisse du dividendeL'exercice 2008, marqué par une hausse de 35 % du bénéfice à 5,3 milliards d'euros, sera le dernier à offrir une généreuse politique de dividende. Depuis trois ans au moins, Enel verse au total 3 milliards de dividende à ses actionnaires, dont l'État italien, très heureux d'encaisser ainsi chaque année quelque 970 millions au titre de ses 32 % du capital. Le ministre de l'Économie a assuré Enel qu'il souscrira à l'augmentation de capital. Mais dès l'an prochain, Enel ne distribuera pas plus de 2,4 milliards à ses actionnaires.Ne jurant plus que par « la stabilité financière », l'administrateur délégué d'Enel, Fulvio Conti, ne veut plus faire que « des investissements ciblés ainsi que des cessions sélectives ».Dans son nouveau plan quinquennal, Enel va faire passer ses investissements de 8,87 milliards par an en moyenne à 6,52 milliards, dont un peu plus de 10 % consacrés aux énergies renouvelables. Enel va d'ailleurs céder, cette année, une part minoritaire du capital de sa filiale dans les renouvelables, Enel Green Power. Des « fonds souverains spécialisés dans ce secteur » seraient intéressés, selon Fulvio Conti. Si le fonds de pension public norvégien pourrait être sur les rangs, la Libye a aussi manifesté son intérêt à investir dans Enel.Le groupe d'énergie italien escompte aussi boucler la vente de son réseau de distribution de gaz en Italie d'ici l'été, pour lequel il a reçu deux offres. Enfin, la cession de son réseau électrique de haute tension dans la péninsule italienne à Terna est en cours. 60 % de son plan de cession serait ainsi réalisé. Sur le reste, Fulvio Conti ne veut pas donner de détails.
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