Hachette Livre a trouvé son équilibre à l'international

La vie est belle chez Hachette Livre. La maison d'édition, propriété du groupe Lagardèrerave;re, a une nouvelle fois publié de bons résultats annuels. Et le groupe s'est en plus offert le luxe du succès mondial de l'année 2008, la tétralogie « Fascination » de l'auteur américaine Stepenie Meyer, qui s'est écoulée à 30 millions d'exemplaires dans le monde (Hachette Jeunesse en France, Little Brown aux États-Unis et en Grande-Bretagne, etc.).Hachette a progressivement gravi les échelons de la hiérarchie mondiale de l'édition, jusqu'à se hisser au deuxième rang, derrière le britannique Pearson. Une ascension menée à coup de petites et grandes acquisitions. Après le rachat d'une partie des actifs d'Editis en 2003, Hachette, à l'étroit en France, s'est tourné vers l'étranger. En 2004, le français s'offre le quatrième éditeur britannique, Hodder Headline. En 2006, c'est l'américain Time Warner Book qui entre dans son giron et lui offre une véritable position sur le marché américain. Depuis 2003, plus d'un milliard d'euros ont été dépensé en acquisition par Hachette et son actionnaire Lagardèrerave;re. Grâce à cette diversification géographique menée par son PDG Arnaud Nourry, l'éditeur ne réalise aujourd'hui plus que 31 % de son chiffre d'affaires dans l'Hexagone, contre 65 % il y a six ans. Mais cette internationalisation se fait sans grandes synergies.cap sur la Chine« Hachette s'est volontairement concentré sur trois bassins linguistiques : le bassin francophone (France, Canada), anglophone (Royaume-Uni, États-Unis, Nouvelle-Zélande et Australie) et hispanophone (Espagne et Amérique latine) », explique Arnaud Nourry. Très présent sur les marchés matures, Hachette cherche aujourd'hui des relais de croissance dans les pays émergents. Après l'ouverture réussie d'une filiale en Inde en 2008, l'éditeur veut mettre le cap sur la Chine et la Russie, où il espère ouvrir des filiales dans les deux années à venir. « Nous sommes en discussion pour trouver une ou deux bonnes acquisitions. Mais plus on s'éloigne de Paris, plus c'est compliqu頻, explique le PDG.Et les économies d'échelles dans l'édition ne sont pas évidentes. « On tente de trouver des synergies, mais l'édition reste avant tout un métier artisanal », explique Isabelle Magnac, directrice de la branche Illustré. Ainsi, la compétition est savamment entretenue entre les différentes maisons qui composent le groupe français. Leader sur le segment du pratique (cuisine et jardinage), la petite maison d'édition Marabout se sait talonnée par? sa cons?ur Hachette Pratique. « On est parfois copié en interne trois mois après la sortie d'une nouveaut頻, s'agace Élisabeth Darets, directrice de Marabout. « J'ai même déjà eu des concurrents internes qui ont essayé de débaucher mes auteurs », s'exclame-t-elle.L'esprit de groupe peut néanmoins avoir du bon. « Lorsqu'on est sur un projet intéressant, on communique en priorité avec les filiales d'Hachette à l'étranger. Cependant, nous restons libres de vendre les droits d'une ?uvre à qui nous voulons », souligne David Young, directeur de la filiale américaine. Les spécificités culturelles rendent difficiles la circulation des livres au sein du groupe. « En pratique, le nombre de livres qui circulent reste anecdotique », reconnaît Arnaud Nourry. « Il ne faut pas forcer un éditeur à prendre un livre. Sinon ça ne marche pas », affirme-t-il. Cécile Barbièreaf
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