L'e-commerce ralentit sa croissance

Faut-il y voir un vrai coup de frein ? Oui, répond tout de go Pierre Kosciusko-Morizet. « Cela faisait huit ans que, trimestre après trimestre, le marché de la vente en ligne présentait des chiffres excellents. Or, cette fois, nous n'en sommes qu'à 4 % de croissance trimestrielle », note le fondateur de Priceminister, en s'appuyant sur l'indice de l'Acsel, Association de l'économie numérique qu'il préside. Le baromètre ICE 30 de la Fédération de la vente à distance et du e-commerce (Fevad) chiffre lui aussi la croissance du trimestre à 5 % à périmètre constant sur les 30 sites qu'il observe. Contre un bond de 16 % au premier trimestre 2008. « Les ventes aux particuliers restent sur une croissance importante, de 10 %, si on en exclut les ventes de voyages en recul de 1 % », nuance Marc Lolivier, délégué général de la Fevad.Malgré la crise, l'e-commerce gagne encore du terrain sur les réseaux traditionnels. Et d'abord grâce à la stricte mécanique du lancement de nouveaux sites (+ 32 %). Il s'en créé un toutes les heures ! Le chiffre d'affaires de la vente en ligne en ressort dopé : il aurait progressé de 28 % à périmètre courant au premier trimestre, pour atteindre 5,6 milliards d'euros, selon la Fevad.Baisse des dépenses Cette croissance aurait deux mamelles : le choix et le prix, incomparables à ceux des Darty, Printemps et autres Intersport. Plus un Français ne l'ignore. « Quel chausseur peut proposer 5.000 modèles et 150 marques ? » rappelle Philippe Wargnier, fondateur du site de chaussures Spartoo. « Et l'e-commerce assure des prix de 15 % à 20 % inférieurs à ceux pratiqués en magasin », ajoute Jean Monnier, patron de Grosbill, site de high-tech. Dès lors, ceux qui cherchent sans cesse des « bons plans » se ruent sur le Net. Et notamment pour vendre leurs fonds de tiroir sur les sites de vente entre particuliers. Priceminister en profite. Son audience (10,4 millions de personnes par mois) n'est plus que de 18 % inférieure à celle du leader, Ebay (12,9 millions). Et le site qui a pour slogan « Devenez Radin » affiche 30 % de croissance sur les trois premiers mois de 2009.Mais le diktat du petit prix est démoniaque. À nouveau, le montant moyen des dépenses sur le Net chute de 5 %, à 89 euros. Gare alors à la rentabilité des sites.
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