SAP affiche sa confiance malgré un difficile début 2009 et l'annonce du mariage Oracle-Sun

Léo Apotheker a un optimisme communicatif sur l'avenir de SAP et de l'industrie du logiciel en général ! S'il n'a pas occulté les difficultés actuelles, le codirecteur général du groupe allemand a voulu aussi les relativiser en montrant un visage serein lors d'un point de presse dans un hôtel new-yorkais. « Si, à court terme, SAP supporte un contexte plus difficile avec des revenus, incluant les licences, atones, nous avons des hypothèses plus favorables sur le second semestre et l'année prochaine. À moyen terme, je pense que SAP va continuer à croître sur un rythme à deux chiffres. Le logiciel en est à ses débuts, pas à sa fin, et SAP veut être l'acteur qui va changer la manière de travailler dans les entreprises. »L'éditeur de logiciels pour entreprises est considéré par certains comme étant sur la défensive depuis que son concurrent américain Oracle a annoncé le mois dernier un accord pour racheter Sun Microsystems pour 7,4 milliards de dollars. Leo Apotheker, qui deviendra seul maître à bord la semaine prochaine avec le départ en retraite de Hennig Kagermann (l'autre co-CEO), balaie ces inquiétudes : « Je ne crois pas au succès de cette stratégie d'une intégration verticale. Le client veut pouvoir avoir le choix, et le hardware est un marché très difficile. » Cela n'empêche pas d'avoir Oracle comme partenaire tout comme IBM, Microsoft, Dell, Intel, Cisco ou HP. « La ?coopétition? est aujourd'hui un fait, c'est en fait ?business as usual? », explique Léo Apotheker un sourire aux lèvres.Cette confiance affichée s'appuie sur des éléments objectifs. Malgré une baisse des ventes de licences au premier trimestre de cette année (? 34 % à 418 millions d'euros), SAP a sauvegardé ses marges bénéficiaires. Et le futur patron d'ajouter : « Le profil de SAP a évolué. Si les progiciels de gestion intégrés [ERP] sont encore importants, ils ne sont plus le seul gisement de revenu. Aujourd'hui SAP détient des positions de leader ou fortes dans la business intelligence, la relation client, la gestion de la chaîne d'approvisionnement et la gestion des processus métiers. »miser sur la transparenceCette conversion tient aussi au changement de la base client. 70 % des 86.000 clients de SAP sont des entreprises de 1.200 salariés en moyenne, et se positionne plutôt dans le segment du midmarket. Léo Apotheker a d'ailleurs insisté sur ce point en faisant remarquer que le plus petit client de SAP avait deux salariés !Le co-DG de SAP a aussi mis le doigt sur une volonté d'être totalement transparent « vis-à-vis des clients, des partenaires, des actionnaires, des employés de SAP ». Il a mis en avant l'accord trouvé avec la communauté des utilisateurs de SAP qui s'était révoltée contre la hausse des coûts de maintenance. Dorénavant, la mise en ?uvre de quatre indicateurs sur la performance et la qualité du support apporté sera suivie par un organisme indépendant. Si les objectifs ne sont pas atteints, le client ne paiera pas le support et des plans d'action seront mis en place. Léo Apotheker défie les autres éditeurs de logiciels d'aller aussi loin sur leur support aux clients. « J'ai lu qu'un éditeur pensait que le support n'était qu'un moyen pour conserver un client. Les choses changent et cela aussi a changé. Aujourd'hui le client veut pouvoir choisir. » Sans être sur la défensive, une nouvelle pique contre Oracle ne peut pas faire de mal. Bertrand Garé
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