La production de crédits immobiliers chute encore

Il faut revenir cinq ans en arrière pour retrouver les niveaux de production de crédit à l'habitat sur un an, enregistrés à la fin du mois de mars. C'est ce que montrent les chiffres que vient de publier la Banque de France sur la distribution de crédits à l'économie. Pour l'habitat, après un pic historique à l'automne 2006 (150 milliards d'euros de crédits cumulés sur un an), c'est l'effondrement puisque, à la fin mars, le niveau est retombé à 92,8 milliards. Selon l'Observatoire de la production de crédits immobiliers, la production globale a chuté de 39 % au premier trimestre 2009 par rapport à la même période de 2008.reflux de la demandeCette chute dans l'immobilier s'accompagne d'un très léger rebond, en mars, du crédit à la consommation, qui doit cette évolution positive à la prime à la casse automobile qui a joué un rôle d'amortisseur. Mais globalement, sur un an, le cumul des nouveaux crédits aux ménages affiche un recul de 27 %, à 144,6 milliards d'euros.Les chiffres de la Banque de France soulignent l'impact de la crise sur les ménages certes, mais sur les entreprises également. Reste que leur situation est différente : si le ralentissement de la production pour les sociétés est le fait de l'effondrement de leur demande, s'agissant des ménages, le constat semble plus partagé. Comme le note Cyril Blesson, directeur de la recherche chez Seeds Finance, « la chute de la production de crédit à l'habitat ne peut être imputée uniquement au durcissement, indéniable mais contenu, des conditions de crédit. Elle s'explique aussi par une chute de la demande des ménages ». Et ce, alors même que les taux de crédit continuent de refluer depuis décembre où ils avaient atteint un pic (5,2 %).La situation varie assez peu d'une banque à l'autre, même s'il semblerait que la Banque Postale maintienne son rythme de fin d'année. La progression globale des encours de crédit de la banque de détail au premier trimestre 2009 s'est établie à 8 % sur un an pour la BNP, contre 10,9 % un an plus tôt, et à 7,3 % pour la Société Généralecute; Générale. Dans l'habitat, les deux banques ont vu leurs encours augmenter d'environ 6 %. Mais ces chiffres d'encours, dont le volume crée un effet d'inertie, dissimulent sans doute une moindre croissance voire une chute de la production, comme c'est le cas pour la Bred, où une hausse de 6 % des encours correspond à une baisse de 43 % de la production. À la caisse de Crédit Agricolegricole d'Île-de-France (Cadif), les réalisations de crédit à l'habitat ont enregistré un recul de 52 %. baisse des taux bienvenueEn matière de crédit à la consommation, à la Bred, les encours sont en hausse de 3 % sur le premier trimestre et la production en baisse de 3 %, tandis que, à la Cadif, la production de crédit à la consommation est en recul de 5 %.Certains notent néanmoins une inversion du phénomène. « Le marché s'est repris à partir de janvier, et nous estimons avoir déjà remonté environ les deux tiers du terrain perdu depuis le début 2008 », indique Philippe Marquetty, directeur de l'offre produits à la Société Généralecute; Générale. Une reprise qui doit beaucoup à la baisse du loyer de l'argent. « Les taux ont reflué de près de 100 points de base par rapport à leur pic d'octobre. Cette correction représente une baisse de 8 % des mensualités sur 20 ans, ce qui, ajouté à l'ajustement des prix, a permis de resolvabiliser la demande », poursuit Philippe Marquetty. nle très léger rebond du crédit à la consommation, en mars, est dû à l'effet positif de la prime à la casse automobile.
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