Jacques-Antoine Granjon,

PortraitSon bureau n'a pas grand-chose à envier à Beaubourg : myriade de toiles, sculptures, photos, certaines exposées, d'autres entassées. Une sorte de foutoir ordonné qui donne au bureau du PDG et fondateur de Vente-privee.com des allures de caverne d'Ali Baba. Mais pas question pour Jacques-Antoine Granjon de garder pour lui seul ses trésors. Passionné d'art contemporain, il veut en faire profiter le millier de salariés de Vente-privee.com. Les murs de l'ancienne imprimerie du « Monde », désormais transformée en temple de la mode déstockée, sont tapissés d'?uvres contemporaines. Parce que, pour Jacques-Antoine Granjon, « la clé de la réussite de ? VP ?, c'est le bien-être de ses salariés ».Et jusqu'ici, la formule fonctionne. Avec un million de visiteurs uniques par jour, son site de déstockage a pris la tête du classement des sites de e-commerce français en termes de nombre de visites. Huit ans après sa création, il affiche un chiffre d'affaires de 510 millions d'euros en 2008, soit une progression de 46 % par rapport à 2007, et table sur 650 millions en 2009. Sans compter que le site pèse au moins 1 milliard d'euros suite au rachat en 2007 de 20 % du capital par le fonds américain Summit Partners.L'histoire de VP débute en 2001. « JAG » était à la tête d'un groupe de sociétés spécialisées dans la revente de fins de série à des enseignes comme Mistigrif, Clé des Marques ou autre Tati. « L'an 2000 est marqué par l'arrivée de H&M et Zara. La mode devient abordable, il faut trouver une offensive », raconte le patron de Vente-privee.com. Sa contre-attaque germe le jour où il repère une longue file d'attente devant les boutiques Weston, à l'occasion de soldes privées. Il décide d'embarquer ses sept associés de la Cofotex dans l'aventure de la vente privée, mais en ligne. Les membres doivent être parrainés pour avoir accès aux ventes et bénéficier d'invendus à prix cassés. Tout se vend chez VP : des voyages aux grands crus, en passant par des voitures et des appartements. Mais pas question de s'encombrer de stocks : une fois les commandes passées, VP achète les produits aux fournisseurs.« Les trois premières années, on a failli tout laisser tomber. Les marques étaient frileuses et craignaient que le passage dans le maillage VP ne ternisse leur image », explique Jacques-Antoine Granjon. Le concept séduit autant qu'il fait peur jusqu'en 2003, où une vente Lise Charmel fait exploser l'audience. Une « success story » qui lui a valu d'être couronné « entrepreneur de l'année 2008 » par les BFM Awards. Depuis, VP est partie à la conquête de l'Europe et s'est implantée en Espagne, en Grande-Bretagne et en Allemagne. À quand le Far West ? « On consolide notre position de leader en Europe. Le marché américain du discount est trop différent de l'européen. Pas question de sacrifier une aventure humaine pour une épopée américaine certainement très chère et incertaine. »
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