Un paysage en mutation

Le 1er novembre prochain, les marchés européens fêteront le premier anniversaire de l'entrée en vigueur de la directive Marchés d'instruments financiers. Que de bouleversements intervenus en douze mois ! En supprimant le monopole historique dont jouissaient encore certaines Bourses nationales, comme Euronext Paris, l'Union européenne a rendu possible l'implantation de nouvelles plates-formes, après des essais infructueux, comme celui de Jiway au début des années 2000. Trois marchés alternatifs ont déjà fait leur apparition. Ils ont importé un nouveau modèle de tarification rémunérant l'apport de la liquidité.CONTRIBUER A LA LIQUIDITEChi-X, la filiale du courtier Instinet, a ouvert la voie, dès mars 2007, en offrant dans un premier temps l'accès aux valeurs britanniques. Au grand dam de la Bourse de Londres. Cet été, cette plate-forme alternative a représenté jusqu'à 20 % des volumes traités sur l'indice Footsie 100 et plus de 10 % sur le CAC 40. Et ses chiffres mensuels commencent à rivaliser avec ceux de certaines places traditionnelles, comme Madrid ou Zurich. Au troisième trimestre, 246,3 milliards d'euros ont été échangés sur Chi-X.Le mois dernier, deux autres challengers sont entrés dans la course : Nasdaq OMX Europe et Turquoise. Le premier mise sur l'application d'un standard américain en offrant la possibilité de rediriger les ordres vers le meilleur prix sur l'ensemble des lieux d'exécution. Annoncée dès novembre 2006, l'arrivée de Turquoise était attendue avec une certaine anxiété, en raison du soutien de neuf grandes banques internationales. Désireuses de faire pression sur les prix, celles-ci avaient indiqué alors peser plus de la moitié des échanges sur les marchés européens. Et elles se sont engagées à contribuer à la liquidité. D'autres s'apprêtent à rejoindre le club : Equiduct Trading, filiale de la Bourse de Berlin, ou encore Bats Trading, qui a déjà fait ses preuves aux États-Unis. Même les Bourses traditionnelles s'y mettent. Euronext, le London Stock Exchange et Swiss Exchange tentent de prendre pied sur le segment des échanges de blocs. Euronext entend aussi chasser sur les terres de ses consoeurs, avec Octopus qui va démarrer à la mi-novembre. La concurrence promet d'être vive.
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