« C'est bien pire qu'en 1993 »

« La crise actuelle est d'abord une crise financière. Or l'industrie automobile est très consommatrice de crédits. Si les marchés financiers restent dans l'état où ils sont, nous allons tous avoir un problème », expliquait hier soir Carlos Ghosn à quelques journalistes. « En 2009, nous avons besoin de financement à des termes raisonnables de deux ou trois ans et à des taux de 4 ou 5 %. C'est ce que nous demandons à l'État français », martèle le double patron de Renault et de Nissan. « Nous avons le sentiment que les pouvoirs publics comprennent la gravité de notre situation et qu'ils vont agir. » Carlos Ghosn espère des signaux positifs dans les toutes prochaines semaines. « Il faut que l'État apporte des liquidités. Nous avons d'ores et déjà taillé dans nos investissements pour 2009. »Élu dernièrement président de l'ACEA (Association des constructeurs européens d'automobiles), Carlos Ghosn souligne qu'il réitérera par ailleurs, dès janvier, la demande des constructeurs européens, lesquels réclament une aide de 40 milliards d'euros. Un soutien jugé indispensable pour les constructeurs, mais aussi les sous-traitants. « Ce sont les fournisseurs qui vont le plus mal. Qu'un grand parmi eux fasse faillite et cela déréglera l'ensemble de l'industrie automobile. » L'aide de l'État français pourrait s'inscrire dans cette enveloppe globale de 40 milliards, concède le dirigeant.Le double patron souligne la gravité de la crise actuelle?: « C'est pire que ce qu'on avait imaginé et bien plus grave que la crise de 1992-1993. Or, à l'époque, on avait mis cinq ans à s'en remettre. Le marché américain est à moins 40 % sur trois mois, le marché européen à moins 25 % en novembre, celui du Japon à moins 15 %. Au Brésil, on est aussi à moins 15 %. En France, pour 2009, nous avions prévu moins 15 %, mais, grâce à la prime à la casse, nous devrions être à moins 5 %. »Le souci essentiel du dirigeant, aujourd'hui, est d'avoir « un cash-flow positif. Si l'on n'y fait pas attention, le patrimoine d'un siècle peut disparaître très vite. Nous avions une dette de 2 milliards d'euros fin 2007. Et, en ce moment, nous avons des stocks élevés. Or, si le niveau des stocks grimpe de 30 %, ça double la dette ». A.-G. V. ++BSD ++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF ++
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