Après la crise du crédit, HBOS est rattrapée par la récession

Éric Albertà Londres La descente aux enfers continue pour Halifax Bank of Scotland. La banque britannique, dont les actionnaires ont approuvé hier la fusion avec Lloyds TSB, a annoncé des pertes supplémentaires de 3,2 milliards de livres (3,6 milliards d'euros) hier. Et, cette fois-ci, le problème vient essentiellement de l'économie réelle, avec des fortes provisions passées pour mauvaises dettes (voir graphique).« Nous n'attendions pas de bonnes nouvelles, mais c'est nettement pire que ce qui était déjà compté dans le prix de l'action », note Andy Penman, analyste à Barclays. Le cours boursier, déjà en baisse de 90 % depuis un an, a encore chuté de 22,95 % hier.l'impact de l'immobilierSur les onze premiers mois de l'année, HBOS a annoncé hier avoir passé des provisions pour un total de 8 milliards de livres (9 milliards d'euros), contre 4,8 milliards deux mois plus tôt. Mais, alors que la dislocation des marchés expliquait alors une large partie des pertes, le problème vient désormais de la récession. Les difficultés des entreprises britanniques la touchent de plein fouet, et la banque doit quasiment doubler ses provisions dans le domaine, à 3,3 milliards de livres (3,7 milliards d'euros). Un signe que les faillites devraient se multiplier dans les mois à venir. « Cela va continuer à avoir un impact sur les résultats à court et moyen termes », précise HBOS.De plus, en tant que premier prêteur hypothécaire de Grande-Bretagne, HBOS est touchée de plein fouet par la chute de l'immobilier. « Les pertes des prêts immobiliers étaient de 50 millions de livres par mois jusqu'en septembre, mais elles ont fait un bond à 150 millions par mois en octobre et novembre », souligne Alex Potter, analyste à Collins Stewart.Furieux, mais n'ayant guère le choix, les actionnaires de HBOS ont approuvé à 95 % hier la fusion avec Lloyds TSB. Annoncé dans l'urgence fin septembre, le rapprochement des deux banques a nécessité de faire une exception aux règles de la concurrence. Les deux banques vont en effet contrôler 30 % des comptes courants britanniques et 28 % des prêts immobiliers. « Mais, s'il fallait des preuves montrant que HBOS, seule, n'était pas viable, les provisions passées hier par la banque les ont apportées », souligne Andy Penman, de Barclays.La prochaine étape de la fusion est l'augmentation de capital de HBOS, elle aussi formellement approuvée hier par les actionnaires. La banque va émettre 11,5 milliards de livres (12,9 milliards d'euros). Selon toutes probabilités, l'État en prendra l'immense majorité, le prix de l'action étant actuellement 40 % en dessous du prix de l'émission.le pire a été évitéLe résultat de l'augmentation de capital sera connu le 9 janvier, et la procédure judiciaire fusionnant formellement les deux banques aura lieu trois jours plus tard. Pas vraiment de quoi se réjouir, estime Graham Spooner, stratégiste au Share Centre : « Les actionnaires ont peu de bénéfices à en tirer à court terme, si ce n'est le soulagement que la banque ne va pas faire faillite. » Le pire a été évité, mais l'année prochaine sera très difficile pour HBOS. n ++BSD ++SupprimerBalise NePas supprimer n signature++BSF ++9 milliards d'euros, c'est le volume des provisions passées depuis le début de l'année par HBOS.
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