Les warrants et les certificats changent de modèle de marché

À presque 20 printemps, le marché des warrants et certificats, sur les places parisienne, belge et portugaise, gagne enfin en maturité avec le lancement début 2009 de Spring, son nouveau modèle de marché. Créé en 1989, avec l'émission du premier warrant portant sur Alcatel par la Société Générale, le marché parisien traînait depuis sa naissance une tare qui a bridé son développement, comparativement à son voisin allemand. Ce dernier, de loin le plus développé en Europe (300.000 produits listés contre 10.000 en France), a bénéficié depuis son origine d'un modèle de marché adapté. Nyse Euronext corrige aujourd'hui le tir. L'entreprise de marché adopte pour les warrants et les certificats de nouvelles fonctionnalités qui apporteront davantage de transparence et de confort pour l'investisseur. Les produits dérivés ont la particularité d'être des instruments financiers dont la formation du prix n'est pas liée à l'offre et la demande comme sur les actions. Ce prix proposé par l'émetteur de warrants et de certificats découle d'un calcul mathématique qui dépend du cours du sous-jacent (l'action, l'indice, les devises ou les matières premières, les taux, etc. sur lequel il repose) et de paramètres tels que les taux d'intérêt, les dividendes, le temps et la volatilité. Or jusqu'ici, le système de transaction était calqué sur celui du marché actions. Et ce mécanisme créait, selon Alban Soubigou, responsable warrants de Citi, « des imperfections qui n'ont fait que s'amplifier au fur et à mesure du développement du marché?: infrastructure technique démesurément complexe et coûteuse, causant parfois des dysfonctionnements et des pannes ». Des désagréments que devrait gommer Spring. Ce changement de modèle, qui doit être invisible « à l'?il nu » pour l'investisseur, apportera une plus grande fiabilité technique. Il permettra aussi de réduire le nombre d'ordres exécutés à un cours différent du cours théorique, principale source de réclamations. « Ce que nous attendons surtout, c'est l'essor de nouveaux services réclamés par les clients?: disparition des seuils de réservation qui désactivent les produits, développement des ordres intelligents ? notamment d'un vrai stop-loss ? et une meilleure information sur la qualité d'animation de chaque émetteur », précise Olivier Gentier, responsable produits dérivés de Bourse à Société Générale.Dans la foulée, Nyse Euronext mettra en place des indicateurs destinés à mesurer la qualité d'animation des émetteurs. Ainsi les investisseurs pourront contrôler le taux de présence des émetteurs dans le carnet d'ordre et la fourchette moyenne de prix. Ces outils seront diffusés quotidiennement sur le site des courtiers en ligne et celui de Nyse Euronext. Une plus grande transparence qui devrait stimuler la concurrence et profiter aux investisseurs. n
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