Les Européens s'offrent un plan climat ambitieux

Marc Deger, à BruxellesNicolas Sarkozy a qualifié le dernier sommet européen qu'il présidait hier à Bruxelles d'« historique ». Les Européens se sont offert, à l'issue de longues et parfois dures négociations, un plan de lutte contre le réchauffement climatique dont l'objectif principal est de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 20 % d'ici 2020. Certes, pour boucler le paquet, la présidence française de l'Union a concédé des droits à polluer gratuits. À la Pologne, en matière de production d'électricité. À l'Allemagne et l'Italie, concernant les industries lourdes grosses consommatrices d'énergie, qui estiment ne pas pouvoir supporter un surcoût dans un contexte de récession économique. À la Hongrie, enfin, qui voulait être logée à la même enseigne que la Pologne. Mais, tout de même, l'Europe s'est clairement engagée pour sauver la planète du désastre climatique avec un système extrêmement précis et opérationnel. Les dérogations sont d'ailleurs transitoires. Dans le domaine de l'électricité, par exemple, les quotas de droits à polluer gratuits diminuent progressivement pour disparaître en 2020. Dans les industries soumises à une forte concurrence internationale, les installations dans les secteurs exposés à un risque significatif de délocalisations se verront allouer des quotas gratuits pour la totalité des émissions pour les seules meilleures technologies propres disponibles. Pour ce qui concerne les secteurs industriels non exposés à la concurrence internationale, ils devront acheter des permis de polluer à hauteur de 70 % de leurs émissions en 2020, en vue d'atteindre 100 % en 2027, sachant que le niveau initial en 2013 est de 20 %. Enfin, en guise de solidarité, les neuf pays de l'Est européens se voient attribuer une part spéciale de 12 % des recettes provenant de la vente aux enchères des droits à polluer, les 88 % restants étant partagés entre l'ensemble des vingt-sept États membres.la relance approuvéeCet accord, qui doit être entériné par le Parlement européen mercredi prochain, devrait placer les Européens en position de force lors des négociations internationales sur le climat, prévues en décembre 2009 à Copenhague, pour remplacer le protocole de Kyoto. Si les Européens y obtiennent un engagement similaire, ils ont promis d'être encore plus ambitieux en réduisant leurs émissions de 30 % d'ici 2020.Le Conseil européen a par ailleurs formellement approuvé le plan de relance concocté par la Commission de Bruxelles, déjà entériné par les ministres des Finances la semaine dernière, en indiquant que son montant total atteindrait « environ 1,5 % du PIB » de l'Union européenne. En revanche, la présidence française de l'Union n'a pas pu obtenir un accord pour réduire la TVA à 5,5 % dans la restauration.
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