La valorisation des SSII à un point bas

Quand le produit intérieur brut tousse, les sociétés de services informatiques s'enrhument. La corrélation entre l'évolution du PIB et celle de l'activité des SSII a été bien mise en évidence cette semaine, avec la publication des comptes annuels de plusieurs sociétés. Pour nombre d'entre elles, c'est au cours des trois derniers mois de 2008 que leur activité a sensiblement ralenti. Or, c'est précisément au quatrième trimestre que le PIB d'une douzaine de pays européens a nettement reculé. Et les perspectives ne sont guère engageantes. Si CAP Gemini anticipe jusqu'à 2 % de baisse de son chiffre d'affaires au premier semestre 2009, la plus importante SSII d'Europe se déclare en revanche incapable de fournir un objectif pour le reste de l'année. Le groupe tablait jusqu'à présent sur une croissance organique « positive », pour l'ensemble de l'exercice 2009.S'offrir des prestations de conseil ? le métier le plus rentable des SSII ? en pleine crise économique ? Bien des clients des SSII ? à commencer par les banques et l'industrie automobile, particulièrement touchées par la récession ? n'y songent plus. Résultat, selon le bureau d'analyse Citi, les dépenses en informatique devraient baisser de 5 % à 10 % cette année, en Europe. En outre, aucune zone géographique ne semble épargnée : d'abord bridées aux États-Unis, les dépenses informatiques le sont à présent dans l'Europe entière, ainsi qu'en Asie et dans les pays émergents.concurrence exacerbée Conséquence, les SSII européennes pourraient accuser en moyenne un fléchissement de 2 % de leur activité en 2009, estime Goldman Sachs. Ce qui, d'après la banque, entraînerait un recul de 100 points de base de leur marge opérationnelle, et une diminution de 13 % de leur bénéfice net par action. Car qui dit baisse des projets informatiques dit pressions sur les prix. Surtout dans le contexte d'une concurrence exacerbée par les SSII indiennes.Une consolation : les perspectives peu engageantes du secteur sont prises en compte par les investisseurs, affirment Citi et Deutsche Bank. Qui jugent donc les valorisations des SSII européennes attrayantes, avec un PER moyen (price earning ratio ou rapport cours sur bénéfice par action) de 9,4 pour 2009, selon Citi. La faiblesse de ce ratio peut laisser augurer d'une nouvelle concentration dans ce secteur atomisé. Mais les sociétés ayant à c?ur de préserver leur trésorerie en cette période troublée, il s'agira d'opérations de petite taille. En 2008 déjà, les deux tiers des acquisitions dans le secteur en France ont porté sur des entreprises réalisant un chiffre d'affaires inférieur à 7,5 millions d'euros, d'après la société de conseil en fusions et acquisitions AP Management. Christine Lejoux
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