Un autre financement pour la politique familiale

Nicolas Sarkozy a jeté hier les bases de la politique fa­miliale qu'il entend mener au cours de son mandat, à l'occasion de la traditionnelle remise des médailles de la Famille. Le chef de l'État a repris quelques thèmes de sa campagne électorale et esquissé les pistes de mesures en faveur des classes moyennes qui seront discutées le 18 février avec les partenaires sociaux. Il a également lancé des réflexions davantage en « rupture ». Premier virage, le chef de l'État veut faire évoluer le financement de la politique familiale, aujourd'hui largement porté par les entre­prises. Une mesure réclamée de longue date par le Medef. Les charges des employeurs financent à hauteur de 44 % les prestations de la branche famille de la Sécu, à travers les quelque 30 milliards d'euros de cotisations patronales famille, assises sur les salaires. « Les prestations familiales ou de logement n'ont plus qu'un lien ténu avec le travail », a justifié hier Nicolas Sarkozy. « Ces cotisations peuvent être pénalisantes pour la croissance et l'emploi », a-t-il souligné en appelant de ses v?ux « une réflexion sans tabou ». Il a confié au député (UMP) Yves Bur une mission sur ce sujet, dont les propositions devront permettre « de conforter le financement de notre politique familiale, tout en limitant son impact sur notre économie ».Cette idée avait déjà été évoquée à la fin de 2007 dans un avis du Conseil économique et social (CES), qui traitait plus largement du financement de la protection sociale et d'une éventuelle TVA sociale. « Il s'agit de sortir de ces grands débats sur le financement de la Sécu et d'aborder la question de façon plus concrète sur le risque famille », explique un expert. Les prestations n'étant pas rognées, reste à savoir où trouver plusieurs milliards d'euros pour compenser ne serait-ce qu'une baisse des cotisations patronales. « Le sujet suppose de faire preuve de beaucoup d'imagination », indique Yves Bur. En attendant la feuille de route du chef de l'État, il cite à la volée « la piste des taxes environnementales ou la TVA sociale ».Nicolas Sarkozy a par ailleurs plaidé hier pour un congé ­parental plus court, pour faci­liter le retour au travail des mères de famille. Les parents peuvent aujourd'hui bénéficier d'un congé d'un an, qui peut être prolongé deux fois jusqu'aux trois ans de l'enfant. Une mesure qui a obtenu un large succès. Le chef de l'État veut privilégier « l'aménagement des horaires ou le temps partiel plutôt que l'interruption totale d'activit頻. Il suggère un droit à la formation pour les parents retournant sur le marché de l'emploi. Le Haut Conseil de la famille, toujours pas réuni pour cause de désaccord sur sa composition, devra plancher sur ce sujet. Si l'Union nationale des associations familiales (Unaf) s'est déclarée hier « satisfaite par les nombreux chantiers ouverts », le président (CFTC) de la Caisse nationale des allocations familiales, Jean-Louis Deroussen, est plus inquiet. « Nicolas Sarkozy met en avant les réussites de la politique familiale, mais il veut tout bousculer », souligne-t-il. nles pistes des taxes environnementales et de la tva sociale sont explorées.
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