Le Wimax a perdu la bataille du très haut débit mobile -

Aucun acteur ne veut prononcer officiellement le mot, mais le Wimax est bien un échec cuisant en France. Placés sous surveillance en septembre 2008 par l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep), les titulaires d'autorisations pour déployer cette technologie d'accès à Internet sans fil et à haut débit ? Free détient une licence nationale, le groupe Bolloréeacute; 20 licences régionales et Altitude Telecom une douzaine ? ne respectent toujours pas leurs obligations. Et de très loin. Selon l'Arcep, 673 sites avaient été installés fin décembre 2008, à peine 20 % du nombre total requis (3.562). Or, tout laisse penser que la situation ne s'améliorera pas dans les prochains mois. Le rythme d'investissement est au point mort. Au second semestre 2008, seulement 147 sites ont été installés.une « solution outsider »Lancé en 2006 en France, et présenté comme « La » solution optimale, le Wimax est en train de perdre la bataille du haut et très haut débit mobile au profit du LTE (long term evolution), le standard promu par l'association GSM, la norme dominante actuelle de téléphonie mobile. Même Nokia, pourtant l'un de ses grands promoteurs, a lâché ce standard. L'un des dirigeants du numéro un mondial des téléphones mobiles a estimé début avril que le Wimax pourrait rejoindre le cimetière des technologies oubliées aux côtés du Betamax (ancien concurrent du VHS). « Alors qu'il disposait de plusieurs années d'avance sur le LTE, le Wimax a perdu cet avantage et risque de devenir une solution outsider », relativise Yves Gassot, le directeur général de l'Institut de l'audiovisuel et des télécoms en Europe (Idate). Le Wimax peut devenir une solution de complément aux autres technologies dans les zones rurales ou dans les pays émergents, là où les réseaux de télécommunications fixes ne permettent pas de se connecter dans de bonnes conditions.Plusieurs raisons permettent d'expliquer le déclin d'intérêt pour le Wimax. Technologique d'une part. Le retard des certifications de la norme a ralenti la sortie des puces et des équipements, compliquant le déploiement des réseaux. Économique ensuite. Le Wimax a souvent été choisi par les « mauvais chevaux ». Aux États-Unis, la technologie est soutenue par Sprint Nextel, l'opérateur qui a perdu 4 millions d'abonnés en deux ans. En face, Verizon Wireless, le numéro un américain, a opté pour le LTE afin de passer directement de la deuxième à la quatrième génération de téléphonie mobile.Enfin, l'échec du développement du Wimax à grande échelle marque aussi la victoire du monde des télécoms sur celui des composants. Le Wimax est soutenu par Intel, le géant américain des puces, alors que le LTE est plus ouvert. Les équipementiers en télécoms, notamment les fabricants de téléphones mobiles, voyaient d'un mauvais ?il l'idée d'être dépendants d'Intel comme ils le sont aujourd'hui de Qualcomm, le numéro un incontesté des puces pour la 3G. « En poussant le LTE auprès des grands opérateurs, les fabricants de téléphones espèrent s'affranchir un peu de la domination de Qualcomm », explique le dirigeant d'un grand équipementier. Et récupérer ainsi une partie des 41 % de marge opérationnelle de l'américain.
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