La Suède à l'épreuve de la récession -

Therese Karlsson est sans doute l'une des premières victimes de la crise économique dans son pays, la Suède. Cette jeune femme de 31 ans travaillait comme ouvrière chez un sous-traitant industriel à Skellefteå, dans le nord du royaume, lorsqu'elle a perdu son emploi en septembre 2008. « Quand nous sommes revenus de vacances après l'été, c'était comme mort, il n'y avait soudain plus de commandes », se souvient-elle. Elle était alors loin d'imaginer l'ampleur du retournement actuel et pensait retrouver rapidement du travail. Sept mois plus tard, elle est toujours en recherche d'emploi. Et force est de constater que le tableau de bord de l'économie suédoise n'incite pas à l'optimisme. La plupart des indicateurs du pays, passés dans le rouge, témoignent de la gravité de la crise. En un an, le chômage est passé de 6,1?% à 8 % de la population active et devrait, selon les prévisions, atteindre 10 % en 2010. Même tonalité négative du côté de la croissance. Au cours du quatrième trimestre 2008, le PIB a accusé une baisse de 4,9 % par rapport à l'année précédente. Et la chute des importations, le recul des exportations, la baisse de la production industrielle d'ajouter à la litanie des soucis gouvernementaux? Résultat : le royaume scandinave n'a pas échappé à la récession, et ce dès le deuxième trimestre 2008.menaces de licenciementsAujourd'hui, ce sont les collectivités publiques que la récession menace avec, en corollaire, des recettes fiscales plus faibles que prévu. Selon une enquête réalisée par la radio publique SR, près d'une commune sur trois prévoit d'ailleurs de licencier du personnel cette année. C'est le cas à Nordmaling, dans le nord du pays. « Des recettes fiscales en baisse conjuguées à une hausse de nos dépenses ces derniers mois étranglent nos finances », explique Ingemar Sand- ström, le maire, qui estime à une trentaine le nombre d'employés menacés de licenciement.Mais malgré cette situation économique exceptionnelle, le gouvernement de centre-droit ne s'est pas attiré les foudres de l'opinion publique. Les sondages indiquent au contraire que le gouvernement de centre droit bénéficie d'une plus grande popularité que l'opposition, formée des sociaux-démocrates, des Verts et du Parti de gauche. Selon l'institut de sondage Demoskop, les quatre partis du gouvernement recueillent ainsi 50 % d'opinions favorables, contre 45,2 % pour l'opposition de gauche. Quand à la formation du Premier ministre, Fredrik Reinfeldt, baptisée « les Modérés », elle devient le plus grand parti de Suède, devant celui des sociaux-démocrates.« Le Premier ministre est apparu aux yeux de l'opinion comme quelqu'un prenant les choses en main en même temps qu'il a réussi à aiguillonner le mécontentement populaire vers d'autres acteurs, les directeurs de banque par exemple », analyse Henrik Brors, journaliste politique au quotidien « Dagens Nyheter ». À Skellefteå, Therese Karlsson, sympathisante de gauche, concède, du bout des lèvres, à propos du gouvernement et de sa gestion de la crise : « Ils ont fait certaines bonnes choses. » nEn un an, le chômage est passé de 6,1 % à 8 % de la population active et devrait atteindre 10 % en 2010.
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