Nouveau départ pour la Côte d'Ivoire -

« Ce n'est pas à nous de fixer une date, mais c'est notre devoir de demander la présentation d'un calendrier électoral dans les plus brefs délais », a rappelé vendredi le porte-parole de la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire. Malgré les pressions amicales de la communauté internationale, la tenue d'élections générales avant la fin de l'année demeure incertaine. En attendant, les autorités ivoiriennes savourent l'accord obtenu avec le FMI sur un allégement substantiel de la dette extérieure ivoirienne.« C'est une décision importante, historique, pour la Côte d'Ivoire qui en était à sa troisième tentative », explique à « La Tribune » le ministre de l'Économie, Charles Diby Koffi. À terme, le pays peut espérer une remise de dette de 3 milliards de dollars, sur un total de 12,8 milliards. Le Fonds a également accordé un prêt de 565 millions de dollars sur trois ans à l'État ivoirien tandis que la Banque mondiale a donné son feu vert pour un prêt de 150 millions de dollars.léger excédent« La Côte d'Ivoire consacre un tiers de son budget au service de la dette, souligne Charles Diby Koffi. C'est étouffant, car cela entrave les investissements dans le domaine des infrastructures, de la santé alors que près d'un Ivoirien sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté. » En contrepartie, la Côte d'Ivoire s'est engagée à poursuivre l'assainissement de ses finances publiques. Abidjan a réussi à dégager un léger excédent primaire ? hors service de la dette ? de 0,4 % en 2008, se félicite le ministre.La croissance s'affirme et pourrait atteindre 3,7 % en 2009 après 2,3 % en 2008. « Les entreprises sont passées d'investissements de maintien de l'appareil productif à des dépenses de croissance, signe d'un retour de la confiance », affirme le ministre de l'Économie.chères négociationsLe véritable enjeu aujourd'hui est d'achever la réunification du pays. Mais les seigneurs de guerre, qui contrôlent toujours le nord du pays, négocient chèrement leur reddition définitive. Une fois les élections passées, ils seront en effet mis d'office à la retraite avec le grade et le salaire de commandant. Difficile à accepter pour certains barons locaux qui ont amassé de solides fortunes dans le trafic de bois, de coton, de café, de cacao ou de diamants. « D'ici deux à trois mois, l'État aura redéployé ses services dans l'ensemble du pays », affirme Charles Diby Koffi, qui se plaît à souligner que l'État lève à nouveau les impôts (patente, vignette, dédouanement) à Bouaké. Reste à reprendre le contrôle des frontières. La contrebande a explosé ces dernières années entraînant des pertes de 10 % à 15 % sur les droits de douane. Xavier Harel
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