C'est une très mauvaise surprise pour Natixis. La filiale commune des Banques Populaires et des Caisses d'Épargne a publié hier soir une perte nette colossale de 1,83 milliard d'euros au premier trimestre 2009. La perte est deux fois et demie plus élevée que ce qu'attendaient les analystes de KBW qui tablaient sur une perte nette de 786 millions d'euros. Il s'agit du quatrième trimestre consécutif dans le rouge pour Natixis qui a déjà perdu 2,8 milliards d'euros en 2008.CHUTE DE 11 % Du coursLe cours de Bourse a déjà perdu 11 % à 1,65 euro hier et risque de nouveau de dévisser aujourd'hui. Ces pertes sont dues à la structure de cantonnement de Natixis, qui regroupe 33 milliards d'euros d'actifs à risque et a coûté 1,9 milliard d'euros. Des dépréciations de 446 millions d'euros sur les rehausseurs de crédit ont été passées en plus de 202 millions d'euros pour les crédits structurés, 151 millions d'euros sur des actifs exposés aux subprimes et 355 millions d'euros sur des actifs illiquides. À cela s'ajoutent des provisions pour le coût du risque qui se sont élevées à 740 millions d'euros. Les autres activités ne sont pas au mieux puisque les divisions « capital-investissement » et « postes clients » affichent respectivement des pertes de 54 et 38 millions d'euros.Pour pallier ce trou de 1,83 milliard d'euros, les actionnaires Banques Populaires et Caisses d'Épargne vont apporter avant le 30 juin 3,5 milliards d'euros de fonds propres supplémentaires à leur filiale commune. Ils avanceront 1,5 milliard d'euros et 2 milliards seront apportés sous forme de titres hybrides. Ces apports sont permis grâce à l'aide de l'État de 5 milliards d'euros aux actionnaires dans le cadre de leur rapprochement. L'État apportera 2 milliards d'euros en avance d'ici le 30 juin. Le nouveau directeur général, Laurent Mignon, prend aujourd'hui ses nouvelles fonctions. Matthieu Pechberty

latribune.fr

27 Mai 2009, 1:47

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