Pas de drame pour les banques italiennes

La crise financière se fait douloureusement sentir dans les comptes des banques italiennes. Toutefois aucun établissement transalpin n'a jusqu'ici été dans une situation désastreuse au point de déclencher une intervention publique d'urgence comme récemment en faveur de banques allemandes, britanniques ou belges. Le bénéfice net de la deuxième banque italienne, UniCredit, a certes chuté de 62 % en un an, au troisième trimestre. Mais ses seuls 551 millions d'euros de bénéfice trimestriel ont presque agréablement surpris les analystes qui s'attendaient à pire et la Bourse qui a bien réagi. La première banque italienne par la capitalisation boursière, Intesa Sanpaolo, a vu, elle, son bénéfice net trimestriel tomber de plus de 50 % par rapport à celui du printemps dernier et à celui d'il y a un an. De son côté, le bénéfice net trimestriel de la cinquième banque italienne, UBI Banca, a baissé de 38 % sur un an.Globalement, les activités liées aux marchés financiers pèsent sur les résultats, notamment celles de trading, les deux premières banques italiennes compensent ces déconvenues par la bonne tenue de leur banque de détail, en Italie comme en Europe de l'Est où elles se sont implantées ces dernières années. UniCredit a ainsi dégagé l'été dernier le meilleur résultat trimestriel de sa présence en Europe centrale (918 millions d'euros avant impôts), soit un bond de 20 % en un an. La progression d'Intesa Sanpaolo à l'Est a, elle, été de 8,8 % depuis le début de cette année.gare aux fonds propresReste que l'attention est désormais concentrée sur le ratio de fonds propres core tier one des banques, en Italie, comme dans le reste de l'Europe. UniCredit a déjà décidé le mois dernier de procéder à une augmentation de capital pour un montant total de 6,6 milliards d'euros, afin d'élever ses fonds propres, contribuant ainsi à rassurer les observateurs car, avec son augmentation de capital, UniCredit hissera ce ratio de 5,7 % à 6,7 %. De son côté, Intesa Sanpaolo, sous la pression des marchés qui estiment son niveau de fonds propres core tier one trop bas, à 5,7 %, a finalement sacrifié le versement d'un dividende à ses actionnaires pour l'exercice 2008 au profit d'un renforcement de ses fonds propres. En ne distribuant pas son bénéfice 2008, Intesa Sanpaolo élèvera son core tier one de 5,7 % à 6,2 %. UBI Banca fait état d'un ratio supérieur à 7 %, ne nécessitant pas d'opération extraordinaire. La troisième banque d'Italie, Monte dei Paschi di Siena, ne peut en dire autant avec un ratio de solvabilité d'à peine 4,3 %. Aujourd'hui, en publiant ses résultats trimestriels, elle devra expliquer comment elle entend l'améliorer.Frank Paul Weber, à Milan
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