Le London Stock Exchange malmené en Bourse

Clara Furse et Chris Gibson-Smith, la directrice générale et le président du London Stock Exchange, n'ont visiblement pas convaincu. Alors que le London Stock Exchange a publié hier matin des résultats semestriels en ligne avec les attentes des analystes, l'action de l'opérateur boursier a chuté de plus de 10 %. Le chiffre d'affaires sur les six mois clos à fin septembre a progressé de 5 %, à 345,5 millions de livres sterling (en intégrant Borsa Italiana dès le 1er avril 2007). Et le résultat opérationnel, hors éléments exceptionnels, a progressé d'autant à 179,9 millions. Mais « les perspectives sont plus incertaines, souligne Andrew Mitchell, analyste chez Fox Pitt. La nouvelle grille tarifaire, adoptée début septembre, prenant en compte la valeur des échanges, la chute des cours risque d'avoir un impact ». Le mois dernier, les montants échangés en Bourse de Londres et à Milan ont reculé de 18 %, à 246,1 milliards de livres, après un repli limité à 2 % sur le système électronique londonien au premier semestre. diversificationClara Furse et Chris Gibson-Smith ne l'ont pas caché, l'environnement restera « difficile et incertain ». Certains domaines seront sous pression, comme la vente d'informations de marché, alors que les professionnels cherchent à réduire leurs coûts. Mais les dirigeants ont souligné hier la « résistance » du groupe. La fusion avec Borsa Italiana a permis de diversifier son portefeuille d'activités. Au premier semestre 2007-2008, la négociation à Londres représentait 45 % des recettes du LSE. L'intégration des services de compensation et de règlement-livraison de Borsa Italiana et de la plate-forme obligataire MTS a permis de réduire cette dépendance à 26 %. De plus, à moyen terme, la crise provoquera des ajustements dont le LSE espère tirer profit, comme un retour des investisseurs vers des produits moins complexes ou une recrudescence des émissions souveraines favorables à MTS. Enfin, la montée en puissance des échanges à haute fréquence, que la nouvelle grille tarifaire est censée capter, promet des volumes à la hausse. Mais au-delà de ces arguments, l'annonce de l'interruption du programme de rachat d'actions, après y avoir consacré 51,5 millions de livres sterling au premier semestre, a fait mauvais effet. « Il est prudent actuellement de conserver un bilan plus solide et une flexibilité financière pour poursuivre des opportunités d'investissement », a justifié le groupe. concurrence tarifairePour Mamoun Tazi, analyste chez MF Global, la crise n'est pas le seul obstacle à surmonter. La concurrence des plates-formes alternatives en est un autre. « La seule façon de se différencier, c'est par les tarifs. Or, ceux du LSE sont plus élevés. » Et la concurrence devrait s'étendre à la vente de données de marché. « Une fois que les plates-formes alternatives de négociations auront atteint la masse critique, elles demanderont d'être payées pour fournir des prix aux utilisateurs », prédit Mamoun Tazi.
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