Comment cinq valeurs masquent la baisse du CAC 40

On ne change pas une équipe qui gagne. C'est en substance ce qui paraît ressortir d'une première lecture de la nouvelle configuration du CAC 40 post-crise. Les plus grosses pondérations de l'indice parisien restent les mêmes qu'au 1er janvier. Du moins en ce qui concerne son quinté de tête. Total conserve sa première place avec un taux de représentativité de 15,8 %, suivi par Sanofi-Aventis (8,4 %), GDF-Suez (7,4 %), BNP Paribas (6,6 %) et France Télécom (6,2 %). Mais en y regardant d'un peu plus près, la crise a bel et bien produit ses effets. Car le poids des cinq sociétés les mieux représentées à la Bourse de Paris a sensiblement augmenté, passant de 35,9 % début janvier à 43,4 % aujourd'hui. Dès lors, on peut se demander quel crédit accorder à un indicateur qui aurait plutôt tendance à accroître sa dépendance à une poignée de représentants. « Le marché est beaucoup plus difficile que ce que la chute de 40 % du CAC 40 depuis le 1er janvier nous indique », estime François Genovese, associé-gérant chez Quilvest & Associés. L'expert souligne que si l'on exclut les cinq premiers, l'indice perdrait en réalité près de 55 %. Au total, 8 sociétés ont vu leurs capitalisations boursières fondre de plus de 60 % parmi lesquelles on retrouve plus d'industriels (Lafarge, ArcelorMittal, Renault, Peugeot, etc.) que de financiers. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le poids des banquiers et des assureurs ne s'est pas effondré. Il reste supérieur à 15 % et s'élève à 16,8 %. Soit à peine un point de moins qu'il y a onze mois. En revanche, d'autres entreprises réputées défensives comme les « utilities » ont été rattrapées par la défiance des investisseurs à l'égard des structures endettées. Veolia Environnement, qui est passée de la 15e à la 23e place du classement après le décrochage de près de 70 % de son cours de Bourse en est une bonne illustration. plus exposé au risqueLes changements de pondération ont également rendu l'exercice d'allocation d'actifs plus compliqué. Comme le rappelle François Genovese, « une ligne ne peut pas constituer plus de 10 % du montant des encours d'un portefeuille ». Sachant que « lorsque l'on dépasse les 4 %, cela commence à devenir très élev頻. La tâche paraît ardue alors que les 10 premières capitalisations représentent, chacune, de 3 à 16 % du CAC 40. Avec comme principale conséquence d'augmenter l'exposition de ce dernier aux risques de turbulences. Un décalage de 10 points de l'action Total entraînerait à lui seul une variation de plus de 1,5 % de l'indice aux cours actuels. Ce chiffre atteint 0,7 % pour BNP Paribas. Preuve, si l'en est, que le destin de la Bourse de Paris reste encore étroitement lié à celui de l'industrie du pétrole et du monde bancaire.
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