Nicolas Sarkozy

Le président français, initiateur du « Bretton Woods 2 », affiche une double ambition : maintenir la cohésion européenne ? il est président de l'Union ? et faire valoir son leadership. Il se battra pour que figurent dans le communiqué final les principes très généraux arrêtés par les 27, le 7 novembre dernier. Mais l'Elysée reste réaliste : ce communiqué ressemblera à un « pudding de Noël qui a du a eu du mal à cuire », selon un proche du dossier. Et l'entourage de Sarkozy compte déjà sur un deuxième sommet, au printemps prochain.« Nous allons à Washington avec une volonté ferme d'obtenir des réponses claires. » La chancelière Angela Merkel entend montrer sa détermination à défendre la position européenne, souhaitant parvenir en juin à un accord international. Mais les négociations avec la France ont été rudes : l'Allemagne?; favorable à l'idée d'une « architecture économique mondiale » afin de mieux contrôler les excès du capitalisme, ne voulait pas d'un « gouvernement économique mondial » et a tout fait pour freiner l'interventionnisme de Paris. Si le chef du gouvernement espagnol a fait des pieds et des mains, avec succès finalement, pour être présent à la réunion de demain bien que son pays ne fasse pas partie du G20, c'est qu'il estime avoir un exemple à exposer : celui d'un contrôle efficace du système financier. Car Madrid en est persuadé : l'Espagne a mieux résisté que d'autres aux turbulences internationales, grâce à sa stricte politique de supervision appliquée par la Banque d'Espagne. Sollicité notamment par l'Islande, qui convoite les imposantes réserves de change chinoises (1.900 milliards de dollars), le numéro un chinois n'est pas chaud pour venir réparer les excès de la finance américaine. La meilleure contribution chinoise à l'amélioration de l'économie mondiale consiste à « maintenir une croissance rapide et stable », a récemment prévenu le Premier ministre Wen Jiabao. Pour autant, la Chine a gardé le souvenir de la crise de 1997 et souhaite éviter une réplique, susceptible de perturber ses débouchés commerciaux. « Nous ne sommes pas là pour simplement boire le café. » Le ministre des Finances brésilien a prévenu, son pays ne vient pas à Washington pour faire de la figuration. Le président Lula, qui répète que la crise n'est pas le fait des pays émergents mais des États-Unis, attend des initiatives en matière de réglementation des marchés financiers internationaux, grâce à de nouveaux mécanismes de surveillance, ou encore à un renforcement des institutions multilatérales. Peu favorable à une réunion sur la crise et ses remèdes, le président sortant américain a fini par céder. Mais George W. Bush ne veut pas être tenu pour responsable de la faillite du système. Il entend aussi préserver la philosophie libérale. Son successeur, Barack Obama, ne sera évidemment pas présent ? « il ne peut y avoir qu'un seul président en exercice » ?, mais a demandé à un duo, Madeleine Albright, ancienne secrétaire d'État de Bill Clinton, et Jim Leach, représentant républicain, de prendre des contacts avec les responsables du G20. GORDON BROWN« Si nous lançons un stimulus fiscal ici mais qu'il n'est pas répété ailleurs, son impact sera nettement moins important. Nous devons coordonner notre action. » Le Premier ministre britannique espère d'autant plus convaincre ses partenaires du G20 qu'il doit présenter son prébudget lundi 24 novembre, et voudrait obtenir d'ici là un accord international. Les Britanniques poussent depuis plusieurs années vers une réforme du FMI afin de donner plus de poids aux pays émergents. Le président russe se rend à Washington pour donner ses bons conseils, trônant sur les les réserves mondiales de devises. Après s'être longtemps fait tirer les oreilles sur son inconsistance financière et démocratique, la Russie veut sa revanche. C'est du moins ainsi qu'est présentée à Moscou la première visite de Dmitri Medvedev aux États-Unis depuis son investiture. Il va aussi prôner un système financier moins centré sur le dollar et plus ouvert à des devises régionales (dont le rouble).
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