Bonus : Goldman Sachs va retrouver sa liberté -

Personne n'aime se serrer la ceinture et surtout pas les banquiers. La banque américaine Goldman Sachs a annoncé son intention de rembourser l'aide publique du Trésor de 10 milliards de dollars qui lui avait été versée à l'automne dernier en pleine crise financière pour la sauver d'un risque de faillite. En plus d'utiliser ses ressources propres, la banque va lancer une augmentation de capital de 5 milliards de dollars qui lui permettra de boucler cette opération. « Nous n'avons jamais cru que l'investissement en fonds publics devait être permanent. C'était notre devoir de les rembourser dans la mesure où nous pouvons le faire sans impact négatif » pour la banque, a expliqué le directeur financier de Goldman Sachs, David Viniar. Avec le Trésor américain à son capital, Goldman Sachs était soumise depuis six mois aux contraintes de Washington sur les rémunérations et bonus de ses banquiers ainsi que sur sa politique de distribution des dividendes. Deux éléments clés du modèle de Goldman Sachs qui fait sa gloire depuis sa cotation en 1999. La banque attire les meilleurs financiers de la planète en les enrichissant grâce à d'importants bonus et en les impliquant à son capital. La banque dirigée par Lloyd Blankfein va pouvoir de nouveau payer, à sa guise, ses banquiers et actionnaires, qui devront toutefois remettre au pot pour permettre à Goldman Sachs de se libérer du joug public. Mais ce n'est pas la seule explication de cette décision. Selon la presse américaine, Llyod Blankfein aurait récemment déclaré au président Obama que Goldman Sachs devait rembourser l'aide d'État pour rester compétitives. Car des banques concurrentes comme HSBC, Barclays, Deutsche Bank ou Credit Suisse n'ont pas reçu de subventions publiques et ne sont donc soumises à aucune contrainte. La décision de Goldman Sachs risque de convaincre certaines autres banques de rembourser leurs aides publiques.Une fois l'aide publique remboursée, Goldman Sachs retrouvera une partie de sa liberté. Avant la crise, la banque de Wall Street n'était contrôlée que par la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la Bourse. Elle est désormais sous la surveillance de la Fed et va, avec le remboursement de l'aide gouvernementale, s'émanciper de la tutelle gouvernementale.revenus recordCette opération est rendue possible aujourd'hui car Goldman Sachs a retrouvé une certaine visibilité après six mois de trouble total. David Viniar a déclaré qu'il avait « des raisons d'être optimiste » au regard des estimations d'économistes qui envisagent une éclaircie au second semestre. Pour le moment, la banque est redevenue profitable. Après une perte de 2 milliards de dollars au quatrième trimestre 2008, la première depuis sa cotation, Goldman Sachs a publié hier un bénéfice de 1,8 milliard de dollars pour le premier trimestre 2009. Une performance réalisée grâce à des revenus record dans les activités de marché de taux, crédit et change (fixed income) à 6,56 milliards de dollars, soit deux fois plus qu'il y a un an, et 34 % de plus que le précédent record. Matthieu Pechberty10 milliards de dollars d'aides publiques qui seront remboursées.1,81 milliard de dollars de bénéfice net dégagé au premier trimestre.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.