La chasse aux banquiers se poursuit -

Ne dites pas à ma mère que je suis banquier, elle me croit chanteur de charme. » Il ne fait pas bon être banquier de nos jours? sauf si l'on a réussi à conserver un bonus ou quitté son établissement avec une belle enveloppe?! Car le climat est à l'hallali envers ceux qui sont jugés par 58 % des Français responsables de la crise (sondage effectué les 17 et 18 mars dernier par TNS Sofres-Logica pour France 2). Depuis les annonces des aides d'État aux banques, suivies de la confusion autour du renoncement forcé aux stock-options, le ton a changé, et des dirigeants au conseiller financier en agence, toute la profession est stigmatisée. Il y a quelques semaines, l'hebdomadaire « L'Express » faisait sa Une sur « Pourquoi les banquiers sont nuls », précédant « Le Nouvel Obs » qui titrait « Ce que les banquiers nous cachent ». La parole a été libérée par le président de la République qui, très tôt, a sérieusement admonesté la profession.tir à vueAlors que la semaine dernière, la comédie « Erreur de la banque en votre faveur », où les banquiers apparaissent en apôtres du délit d'initié, a réalisé la cinquième meilleure entrée sur Paris pour sa première journée, c'est un brûlot sous la forme d'un thriller financier qui paraît aujourd'hui. Sous le titre « Confessions d'un banquier pourri », publié chez Fayard, un auteur anonyme (voir ci-dessous) raconte les huit derniers mois de la crise financière. Il tire à vue sur ses confrères banquiers, raconte un goûter à l'Élysée avec François Pérol, un dîner à Bercy avec Xavier Musca, alors patron du Trésor, et un autre avec Jean-Pierre Mustier, dirigeant de la gestion d'actifs de la Société Généralecute; Générale. Surtout, il affirme que la faillite de Lehman Brothers a été organisée par l'ancien dirigeant de Goldman Sachs, à l'époque secrétaire au Trésor américain, Henry Paulson. Selon lui, cette faillite fournit l'occasion d'un gigantesque délit d'initié dont il est l'un des bénéficiaires, grâce à une « professionnelle » nommée Mandy.Au-delà des anecdotes, fussent-elles révélatrices d'un comportement cupide, la partition que jouent les banquiers aujourd'hui semble assez dissonante. D'un côté, le concert des nations s'accorde sur la nécessaire régulation de la sphère financière, voire sa moralisation. De l'autre, les banques aidées n'ont qu'une hâte : rembourser leur dette, pour que le capitalisme financier reprenne ses droits. Comme si rien n'avait changé.
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